La Bourse de New York a réduit ses lourdes pertes initiales mardi en cours de séance mais terminé en nette baisse, alors que les investisseurs s'inquiétaient de la crise nucléaire au Japon: le Dow Jones a perdu 1,15% et le Nasdaq 1,25%.
Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a cédé 137,74 points à 11.855,42 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 33,64 points à 2.667,33 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 1,12% (14,52 points) à 1.281,87 points.
Le gouvernement japonais a admis que le niveau de radioactivité mesuré sur la centrale nucléaire de Fukushima était dangereux pour la santé, provoquant un plongeon de plus de 10% à la Bourse de Tokyo qui a entraîné l'ensemble des places financières dans le rouge.
En baisse de plus de 2% dans la première heure d'échanges, en plein "mouvement de panique", les indices de Wall Street ont signé un "retour remarquable", a estimé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Tant qu'on ne voit pas de nouvelle explosion, qu'on n'entend pas dire que le coeur du réacteur fond, le marché espère que le scénario du pire ne va pas se produire", a-t-il expliqué.
"Si à notre retour (mercredi) la situation ne s'est pas dégradée, le marché va continuer à remonter, parce que sur le plan intérieur (aux Etats-Unis), la situation économique reste très bonne", a-t-il estimé.
Les indices boursiers ont ainsi réduit leurs pertes après la fin de la réunion de la banque centrale américaine (Fed), qui a jugé que la reprise de l'économie reposait "sur des bases plus solides" qu'auparavant.
Les investisseurs ont aussi été rassurés de voir qu'elle maintenait sa politique accommodante malgré l'accélération de l'inflation sur fond d'envolée des cours du pétrole.
Du côté des indicateurs, l'indice "Empire State", qui mesure l'activité manufacturière dans la région de New York, a progressé plus que prévu, à 17,5 points.
"Il ne fait pas de doute que (le séisme et ses répercussions) vont affecter la croissance du Japon et ses importations: leurs capacités de production vont souffrir. La question, c'est combien de temps", a commenté de son côté Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
Mais "les investisseurs sont divisés en deux camps: ceux qui pensent que les difficultés macroéconomiques vont continuer à peser sur les marchés américains, et ceux qui jugent que l'économie américaine continue de bien se porter", a-t-il relevé.
Sur les 30 valeurs du Dow Jones, seul le pétrolier Chevron (+0,43% à 101,23 dollars) a fini dans le vert, bénéficiant d'une recommandation à l'achat sur le titre par Bank of America - Merrill Lynch.
Le conglomérat General Electric, qui a fourni des réacteurs à la centrale de Fukushima, a perdu 1,56% à 19,61 dollars.
Les électriciens exploitant des centrales nucléaires aux Etats-Unis se sont trouvés encore sous pression, notamment Exelon (-3,61%), Constellation (-3,92%). Southern a perdu 1,70%, même si les analystes de Citigroup ont jugé que la crise au Japon ne devrait pas affecter son projet de centrale en Georgie (sud des Etats-Unis).
Les assureurs aussi ont souffert, surtout Aflac (-5,58%), très présent au Japon, mais aussi MetLife (-3,00%) et Hartford Financial (-4,55%).
L'opérateur boursier NYSE Euronext a pris 1,29% à 37,02 dollars. Selon la chaîne CNBC et le Wall Street Journal, il pourrait être la cible d'une offre hostile du Nasdaq (-2,09% à 25,82 dollars), allié avec l'Intercontinental Exchange (-1,17% à 123,33 dollars).
Le loueur de vidéos par correspondance et sur internet Netflix a bondi de 7,91% à 217,11 dollars. Les analystes de Goldman Sachs ont recommandé d'acheter le titre.
Le marché obligataire a été soutenu par les inquiétudes des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,323% contre 3,347% lundi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,468% contre 4,521% la veille.