Les marchés actions européens chutent lourdement pour retomber à leur niveau de mai dernier. Non seulement la catastrophe nippone compromet le renouveau du nucléaire civil mondial mais également la reprise alors que le Japon est la troisième économie mondiale. Ainsi, sur l'ensemble des places boursières, les valeurs liées au nucléaire, au luxe, à l'automobile ou à l'assurance sont particulièrement malmenées. En revanche, les quelques valeurs liées à l'énergie renouvelable, comme EDF EN à Paris, sont plébiscitées. Le CAC 40 cède 3,17% à 3753,40 pts. L'Eurotop 100 recule de 2,85% à 2236,7 pts.
Les deux principaux groupes allemands d'énergie, E.ON et RWE abandonnent respectivement 4,71% à 20,84 euros et 3,95% à 43,84 euros. Ils continuent d'être lourdement pénalisés par la décision du gouvernement d'Angela Merkel de suspendre sa décision prise l'an dernier de prolonger de plusieurs années la durée de vie des centrales nucléaires allemandes.
Les certificats d'investissement Areva chutent de 8,24% à 28,805 euros à la Bourse de Paris alors que plusieurs pays envisagent de ralentir la construction de nouvelles centrales. Cela pourrait provoquer un report des commandes au détriment d'Areva, l'un des principaux constructeurs de centrales nucléaires au monde. De plus, la tragédie nippone devrait conduire les pays concernés par l'énergie nucléaire à imposer aux constructeurs de centrales des contraintes de sécurité renforcées nécessitant des investissements supplémentaires.
A contrario, Scor affiche aujourd'hui une relative résistance : la valeur recule de 0,99% à 18,41 euros. Cette tendance s'explique d'une part par la forte sous-performance du titre du réassureur ces derniers jours : sur les cinq dernières séances, il a chuté de plus de 10%. Scor a par ailleurs rassuré le marché en présentant ses premières estimations des conséquences des catastrophes naturelles au Japon. Le réassureur a souligné qu'il ne couvrait pas les opérateurs de centrales nucléaires en dommages ou en responsabilité civile dans ce pays.
Les chiffres macroéconomiques
En février 2011, l'indice des prix à la consommation (IPC) est en hausse de 0,5 %, après une baisse de 0,2 % au mois de janvier, rapporte l'Insee. Sur un an, il s'accroît de 1,7 % (+1,8 % en janvier). Hors tabac, l'indice est également en hausse de 0,5 % en février (+1,6 % sur un an). Corrigé des variations saisonnières (CVS), l'IPC augmente de 0,1 % (+1,7 % sur un an).
L'indice ZEW du moral des investisseurs et analystes a reculé à 14,1 au mois de mars là où les analystes attendaient un chiffre stable à 15,7.
Aux Etats-Unis, l'indice manufacturier de la Fed de New-York (Empire State) pour mars et l'indice des prix des importations pour février sont attendus à 13h30.
L'indice immobilier NAHB pour mars sera dévoilé à 15h. Enfin, la décision de politique monétaire de la Fed sera connue à 19h.
A 12h15, l'euro cote 1,3886 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.