La Bourse de New York a fini en baisse lundi alors que le marché tentait d'évaluer les conséquences du violent séisme qui a frappé le Japon, en particulier dans le secteur de l'énergie et du nucléaire: le Dow Jones a perdu 0,43% et le Nasdaq 0,54%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 51,24 points à 11.993,16 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 14,64 points à 2.700,97 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,60% (7,89 points) à 1.296,39 points.
"C'est une réaction attendue face aux retombées d'une catastrophe majeure", a indiqué Lindsey Piegza, de FTN Financial.
Wall Street, qui avait progressé vendredi malgré le violent séisme et le tsunami qui ont ravagé le Japon, s'est cette fois inscrite dans le sillage de la Bourse de Tokyo, où l'indice nikkei a lâché plus de 6%.
"On ne connaît pas l'impact des dégâts, on ne connaît par l'effet que cela aura sur les taux d'intérêt ni sur la croissance, sur la croissance mondiale, sur les capacités industrielles, sur les exportations, sur la balance commerciale" des Etats-Unis, a souligné Lindsey Piegza.
Le Japon est la troisième économie mondiale.
La plus forte baisse de l'indice Dow Jones a été signée par le conglomérat industriel General Electric (-2,16% à 19,92 dollars), qui a fourni des réacteurs à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima 1, victime de plusieurs explosions.
"On a eu ces derniers temps beaucoup de mauvaises nouvelles. La situation au Moyen-Orient était inattendue, comme le séisme au Japon évidemment. Et puis en plus, après le tsunami, on a un accident nucléaire", a noté de son côté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
"On essaie de voir, au niveau des investissements, quels sont les secteurs touchés", a indiqué M. Volokhine, et le secteur de l'énergie a été très animé.
"C'est encore plus important que le reste par rapport à l'économie, vu que tous les programmes énergétiques des pays développés étaient en train de se tourner vers le nucléaire", a souligné Gregori Volokhine.
Les indices se sont un peu redressés en fin de séance après que le Dow Jones est tombé à son plus bas niveau en six semaines.
Les groupes énergétiques exploitant des centrales nucléaires aux Etats-Unis ont été pénalisés, à l'image de Constellation Energy (-0,89% à 32,16 dollars), Duke Energy (-1,36% à 18,18 dollars) ou Exelon (-0,63% à 42,89 dollars).
Les compagnies minière Denison Mines (-22,49% à 2,55 dollars) qui extrait de l'uranium, et le groupe d'exploration Uranium Energy (-19,18% à 3,92 dollars) ont dégringolé.
A l'inverse, les investisseurs ont privilégié les sociétés spécialisées dans les énergies dites propres comme Suntech Power (+2,99% à 8,28 dollars) ou First Solar (+5,13% à 146,91 dollars).
Les producteurs de gaz naturel liquéfié, comme Cheniere Energy (+14,21% à 8,28 dollars) ou de charbon comme Massey Energy (+2,50% à 61,12 dollars) ont aussi profité de spéculations sur les besoins du Japon en énergie autre que le nucléaire.
Dans le reste de l'actualité, les investisseurs ont réagi à l'acquisition du chimiste Lubrizol (+27,73% à 134,68 dollars) par la holding Berkshire Hathaway (-1,28% à 84,21 dollars) pour 9,7 milliards de dollars. La compagnie du milliardaire Warren Buffett va payer cash 135 dollars par action.
Deux valeurs se sont distinguées par de nets gains au sein du Dow Jones. Le fabricant d'engins de chantier Caterpillar (+2,08% à 102,10 dollars), dont les machines pourront servir pendant la phase de reconstruction du Japon, et le laboratoire pharmaceutique Pfizer (+1,75% à 19,81 dollars).
Une note des analystes de Bernstein Research a évoqué l'idée de cessions de 40% des activités les moins rentables du groupe pharmaceutique.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,347% contre 3,393% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,521% contre 4,541%.