Les marchés actions européens évoluent en net repli à l'approche de la mi-séance, pénalisés par le regain d'inquiétude concernant le dossier de la dette souveraine. Moody's a abaissé la note de la dette souveraine de l'Espagne à Aa2 et prévenu qu'elle n'était pas à l'abri d'un nouvel abaissement. Selon l'agence de notation, les projets d'assainissement du secteur bancaire coûteraient plus que prévu et ajouteront à l'endettement. A 12h20, le CAC 40 cède 0,63% à 3968,62 points tandis que l'Eurotop 100 abandonne 0,57% à 2356,17 points. Le secteur de la distribution résiste grâce à Delhaize.
Le titre du groupe belge de distribution Delhaize bondit de 3,97% à 52,58 euros à la Bourse de Bruxelles, signant du même coup la plus forte hausse de l'indice BEL 20. Les investisseurs saluent les résultats supérieurs aux attentes réalisés par le distributeur au quatrième trimestre. Le bénéfice d'exploitation a en effet augmenté de 38% à taux de change réels (+30,2% à taux de change identiques) à 307 millions d'euros, au-dessus du consensus qui le donnait à 285 millions. La marge d'exploitation s'est élevée à 5,9%, au plus haut depuis une décennie à la faveur des réductions de coûts.
A Paris, Soitec enregistre la meilleure performance de l'indice SBF 120 avec une hausse de 10,35% à 9,778 euros après l'annonce d'un contrat important dans le photovoltaîque en Californie. Si les termes financiers de l'opération n'ont pas été dévoilés, les investisseurs saluent la première réussite concrète de la stratégie de diversification du groupe. Oddo pense que les montants en question peuvent être estimés en première approche à plus de 450 millions d'euros de chiffre d'affaires et plus de 45 millions de résultat opérationnel.
Valeo échappe lui aussi à la baisse généralisée des marchés et affiche une hausse de 0,74% à 43,405 euros. Le titre bénéficie d'un relèvement de recommandation d'Oddo, qui est passé à l'Achat sur l'équipementier automobile contre un précédent conseil à Accumuler. L'objectif de cours a été porté de 50 à 60 euros sur la valeur. L'analyste évoque un groupe avec un savoir-faire technologique qui apporte une valeur ajoutée peu valorisée selon lui. Il cite trois principaux catalyseurs : l'innovation, les pays émergents et la croissance externe.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle a progressé de 1,0% au mois de janvier en France selon les chiffres de l'Insee. Les analystes attendaient une hausse de 0,5% en moyenne.
Les investisseurs attendent à 13h l'annonce de la Banque d'Angleterre sur sa politique monétaire.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les inscriptions hebdomadaires au chômage et la balance commerciale pour janvier à 14h30.
A 12h15, l'euro cote 1,3846 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.