Les marchés européens sont en nette baisse pour la deuxième séance consécutive. Les indices continuent d'être pénalisés par l'insurrection, sévèrement réprimée, en Libye, important producteur de pétrole. L'or noir prolonge son ascension : +1,53% à 107,36 dollars pour le baril de Brent pour une livraison avril. La baisse est générale à Paris, seul Essilor, valeur défensive, est en hausse au sein du CAC 40. L'indice parisien de référence perd 1,48% à 4036,77 points et le FTSE Eurotop 0,86% à 2416.
A la Bourse de Milan, Eni cède 5,12% à 17,43 euros après avoir décroché de 5% hier. Le marché s'inquiète des conséquences de la crise libyenne sur la compagnie pétrolière italienne. Cette dernière a annoncé lundi avoir débuté l'évacuation de ses salariés "non essentiels" expatriés en Libye ainsi que des familles de tous ses salariés dans le pays en raison des violences. Présent depuis 41 ans dans le pays de Mouammar Kadhafi, Eni est de loin le groupe le plus sensible au risque géopolitique : 13,8% de sa production globale (selon les données publiées en 2009) est réalisé en Libye.
A Paris, EDF cède 0,36% à 31,80 euros tandis qu'Areva cède 1,45% à 36,295 euros. GDF Suez recule pour sa part de 1,75% à 28,83 euros. Le secteur de l'énergie est pénalisé par le regain des tensions dans le monde arabe qui menacent de pénaliser les exportations de pétrole. La répression meurtrière de l'insurrection qui sévit en Libye empêche l'action GDF Suez de bénéficier de l'information de presse selon laquelle le prix du gaz allait augmenter de 5% en France le 1er avril. De la même manière, le cours d'EDF ne reflète pas la confirmation par l'Elysée d'Henri Proglio comme chef de file du nucléaire.
Sopra cède 2,42% à 70,26 euros, malgré la présentation de résultats 2010 supérieurs aux attentes. L'année dernière, la SSII a généré résultat net de 74,8 millions d'euros, en hausse de 175%, et un résultat opérationnel courant de 116,6 millions d'euros, en progression de 40,5%. La marge opérationnelle courante a ainsi atteint 10%, à comparer avec 7,6%, un an plus tôt et un consensus de 9,1%. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,17 milliards d'euros et la croissance organique à 6,2%.
Les chiffres macroéconomiques
Les investisseurs attendent l'indice S&P Case/Shiller des prix dans l'immobilier aux Etats-Unis pour décembre à 15 heures et l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board pour février à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3640 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.