(AOF / Funds) - "2010 s'est achevée sur une note positive pour les actions : le MSCI World Total Return Index en dollars a progressé de 12,34% au cours de l'année, ces résultats venant s'ajouter aux performances réalisées en 2009. Les valorisations demeurent intéressantes, ce qui est plutôt rassurant pour les investisseurs. Même si les marchés ont progressé suite à la hausse des multiples de valorisations des entreprises, la croissance des bénéfices fut si forte qu'elle a dépassé les bénéfices réalisés sur le cours des actions", note Bill McQuaker, directeur multi-gestion chez Henderson Global Investors.
"Ceci signifie que les principaux marchés ont clôturé 2010 avec un P/E ratio moins élevé qu'en début d'année. Pourront-ils renouveler l'exploit en 2011 ? Selon les prévisions du consensus (corrigées au 13.12.10), les bénéfices des sociétés à l'échelle mondiale devraient dans l'ensemble progresser de 16% en 2011. Il est encourageant de voir que la croissance des bénéfices des sociétés ne s'est pas ralentie au cours du dernier trimestre 2010. Au 20 janvier 2011, 30 des 42 sociétés du S&P 500 ayant réalisé des bénéfices au cours du quatrième trimestre avaient dépassé les prévisions des analystes."
"Il est relativement fréquent, au cours de périodes de reprise, de voir les sociétés réaliser de meilleurs bénéfices que prévu. Les investisseurs ont été réticents à participer à la reprise du marché actions, malgré les bons résultats enregistrés par ce dernier. Au cours de l'année passée, les investissements ont principalement profité aux fonds obligataires. Cependant, même si les prévisions en matière d'inflation et de taux d'intérêt ont été revues à la hausse, les fonds actions devraient attirer de plus en plus d'investisseurs au détriment des fonds obligataires."
"Les liquidités demeurent également toujours importantes, les avoirs monétaires des Etats-Unis restant bien au dessus de leurs plus hauts niveaux historiques. La faible demande des ménages pour les actions se fait également ressentir au niveau des sociétés qui ont passé la majeure partie des trois dernières années à corriger leurs bilans et à se construire des réserves de liquidité. Les sociétés disposant de solides modèles n'ont pas de difficulté à emprunter sur les marchés de crédit. L'acquisition d'entreprises concurrentes reste une OPTION très attractive, les rendements des obligations d'entreprise étant encore souvent inférieurs aux rendements des bénéfices des sociétés."
"L'ENVIRONNEMENT économique reste encourageant pour les sociétés. Les Etats-Unis ont connu un changement politique significatif. La déroute enregistrée au cours des élections de mi-mandat a conduit le président Obama à adopter une attitude plus favorable aux entreprises. Il a non seulement commencé par reconduire les réductions d'impôts adoptées par Bush mais il a également mis en place en décembre de nouvelles mesures de stimulus. Ces mesures ont été bien reçues par les marchés actions mais ont aussi affecté les bons du Trésor américain."
"Par ailleurs, il a également nommé William Daley, cadre supérieur chez JP Morgan, au poste de secrétaire général à la Maison Blanche, renforçant ainsi ses liens avec le monde des affaires. Il apparait clairement que le président Obama brigue un second mandat et espère ainsi redresser l'économie avant la prochaine élection en 2012."
"On peut également noter des signes encourageants dans d'autres pays. En Allemagne, l'économie progresse rapidement, l'indice Ifo du climat des affaires atteignant un nouveau record, le renforcement de pays comme la Suède ou la Pologne aidant à compenser les faiblesses enregistrées par les pays périphériques du sud de l'Europe. Le secteur industriel anglais a également enregistré de bons résultats bien que le secteur des services ait connu une croissance relativement moyenne."
"Une croissance mondiale rapide présente en revanche des inconvénients. Au Royaume Uni, l'inflation se situe au dessus du niveau escompté alors qu'en Asie des mesures de renforcement monétaire ont déjà été mises en place afin d'atténuer la hausse des prix. Les politiques monétaires restent cependant souples, les taux d'intérêt à court-terme étant inférieurs à l'inflation des prix à la consommation au niveau de l'ensemble du G7, l'Asie n'ayant que partiellement compensé ses précédentes mesures de relâchement."
"Dans un tel contexte, il est légitime de vouloir adopter une stratégie adéquate pour se protéger contre l'inflation et le rendement des obligations d'Etat dans la plupart des pays occidentaux semble être une compensation insuffisante. Les investisseurs à la recherche de revenus devraient, par conséquent, considérer les actions à haut rendement comme une alternative plus intéressante. Les investisseurs, conscients que le marché est en milieu de cycle, devraient être de plus en plus sélectifs. Les sociétés enregistrant une croissance de leurs bénéfices et de leurs dividendes devraient être fortement sollicitées et l'on note déjà un affaiblissement de la corrélation inter et intra-secteur. La sélection des valeurs devrait commencer à faire la différence."
"Il est évident cependant que de nombreux risques subsistent. Il est possible que la croissance des pays occidentaux soit moins bonne que prévue, que les mesures d'austérité entraînent un nouveau ralentissement et que l'inflation vienne affecter la situation sur les marchés émergents. Néanmoins, il est difficile de ne pas être convaincu que les actions ont vraiment touché le fond en 2009. La volatilité devrait cependant continuer à hanter les marchés et les investisseurs devront donc garder leur sang froid au cours des probables corrections. Le sentiment reste fragile mais les améliorations survenues dans le monde des affaires devraient offrir un contexte favorable à l'appréciation du prix des actions."