Lafarge publiera ses résultats trimestriels le 18 février prochain avant l'ouverture du marché. Aurel anticipe un chiffre d'affaires du quatrième trimestre en hausse de 6,3% (-1,7% à périmètre et change constants) et un résultat opérationnel en recul de 4,9%. Au niveau opérationnel, la base de comparaison reste défavorable : Lafarge avait vendu pour un montant de 65 millions d'euros de quotas CO2 au quatrième trimestre 2009 (la société en a déjà cédé pour 130 millions en 2010 sachant que l'objectif a été fixé à 140 millions en 2010).
Indépendamment, le broker pense que Lafarge pourrait réduire son dividende 2011. L'analyste attend une baisse de 20% à 1,6 euro contre 2 euros précédemment.
De plus, Lafarge pourrait proposer un dividende mix cash + titres. La partie en titre pourrait comporter une décote importante afin de séduire les investisseurs (limitant la partie cash versée aux actionnaires).
Au delà de résultats difficiles et d'une possible baisse du dividende, Aurel pense que Lafarge pourrait accélérer son programme de cession d'actifs afin de maintenir sa note de crédit « investment grade ».
Le bureau d'études maintient sa recommandation Conserver et son objectif de cours de 45 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les perspectives ne sont pas bonnes pour le secteur. Alors que Lafarge a réduit ses estimations de ventes de ciment pour 2010 en raison d'une conjoncture maussade, Holcim ne fait pas de prévisions pour l'évolution de ses marchés européen et nord-américain et constate un certain degré d'incertitude dans ces régions ainsi qu'une instabilité en Amérique latine. Seule l'Afrique et l'Asie Pacifique montreraient des tendances positives. Le mexicain Cemex est le seul à estimer que le climat économique s'est stabilisé. Dans un contexte morose, les agences de notation soulignent la faiblesse des fondamentaux de certains acteurs. C'est le cas de Lafarge. Sa notation risque d'être dégradée en junk bond. Il doit donc impérativement réduire sa dette nette, qui atteignait 15,16 milliards d'euros à la fin du premier semestre, pour ne pas voir s'accroître le coût de son financement.