
La Chine a annoncé mardi une hausse des prix à la consommation moins forte qu'attendu de 4,9% pour janvier, mais les analystes estiment que le gouvernement devra continuer à prendre des mesures pour endiguer une pression inflationniste qui reste forte.
L'inflation continue de toucher en priorité les prix alimentaires, qui ont progressé en janvier de 10,3% sur un an, ce qui la rend plus pénalisante pour les Chinois les plus modestes, qui dépensent une plus grande part de leurs revenus pour se nourrir.

La Chine, devenue officiellement lundi la deuxième économie mondiale devant le Japon, a affirmé que cette nouvelle ne devait pas faire oublier les déséquilibres dans son développement et notamment ses 150 millions de pauvres.
"Si l'on se réfère à la norme de l'ONU d'un dollar par jour et par personne, il y a encore 150 millions de personnes vivant en état de pauvreté" en Chine, a déclaré Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une d'une conférence de presse régulière.
La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, avait atteint 5,1% en novembre et 4,6% en décembre. Sur l'ensemble de l'année 2010, elle s'élevait à 3,3%.
Alors que le nord de la Chine connaît une grave sécheresse qui menace la récolte de blé d'hiver, les prix des céréales ont grimpé de 15,1% et ceux des fruits frais ont explosé de 34,8%, a détaillé le Bureau national des statistiques (BNS).
Le BNS a précisé que le chiffre de janvier était "inférieur aux attentes du marché". Les analystes cités la semaine dernière par l'agence Dow Jones s'attendaient à 5,4% de hausse des prix.

L'inflation en Chine est alimentée par une très forte expansion des liquidités en circulation depuis le plan de relance destiné à contrer les effets de la crise financière internationale.
Ce plan s'était notamment traduit par un quasi-doublement des nouveaux prêts accordés par les banques en 2009.
Depuis le début de l'année, la banque centrale a relevé les taux de référence de 25 points de base, après deux relèvements identiques à l'automne, et procédé à une nouvelle hausse des taux de réserves obligatoires des banques, déjà rehaussées six fois en 2010.
Dans les mois à venir, "la politique (de Pékin) va rester concentrée sur la maîtrise de l'inflation, et nous nous attendons à des hausses de 50 points de base des taux d'intérêt et à une appréciation plus rapide de la monnaie", a poursuivi M. Jackson.
Une hausse du yuan permettrait, en augmentant les importations, de réduire le gonflement de la masse monétaire provoqué par l'accroissement constant des réserves de change du pays, qui dépassent 2.800 milliards de dollars.

"L'indice des prix est un peu inférieur" à nos attentes, selon elle, "mais cela ne change pas le fait que l'économie est d'une manière générale en surchauffe", a-t-elle encore estimé.
L'indice des prix à la production, qui donne une idée de l'évolution des prix à la consommation dans les prochains mois, a progressé à 6,6% en janvier, contre 5,9% en décembre.