Les marchés américains restent en territoire négatif à la mi-séance, alors que les heurts s'intensifient en Egypte. Les craintes des investisseurs sur le plan géopolitique ont éclipsé la publication de données économiques globalement meilleures qu'attendu. L'indice ISM des services est ainsi ressorti supérieur aux attentes au mois de janvier, tandis que les commandes à l'industrie pour le mois de décembre ont connu une hausse inattendue. Peu après 17h30, les indices Dow Jones et Nasdaq reculent respectivement de 0,14% à 12 025,06 points et de 0,22% à 2 743,73 points.
En repli de 2,63% à 32,93 euros, Merck accuse la plus forte baisse du Dow Jones. Ignorant les résultats trimestriels supérieurs aux attentes publiés par groupe pharmaceutique américain, les investisseurs sanctionnent ses perspectives médiocres. Le deuxième groupe pharmaceutique du monde derrière son rival Pfizer a annoncé jeudi une prévision pour 2011 inférieure aux attentes et a en outre retiré son objectif de résultat à long terme en raison d'un renchérissement de ses coûts et de perspectives décevantes pour son anticoagulant vorapaxar.
Les chiffres économiques du jour
Les commandes à l'industrie ont progressé de 0,2% au mois de décembre contre une baisse de 0,5% attendue par les analystes. En novembre, elles avaient progressé de 1,3%.
L'indice ISM des services est ressorti à 59,4 au mois de janvier contre 57,0 attendu par les analystes, à un plus haut depuis août 2005. En décembre, ce chiffre était de 57,1.
La productivité a progressé de 2,6% au quatrième trimestre aux Etats-Unis, contre une hausse de 2% attendue par les analystes. Au troisième trimestre, la productivité avait progressé de 2,4% (chiffre révisé de + 2,3%).
Les coûts unitaires du travail ont reculé de 0,6% au quatrième trimestre aux Etats-Unis, là où les analystes attendaient une hausse de 0,3%. Au troisième trimestre, ces coûts avaient reculé de 0,1%.
415 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées la semaine dernière aux Etats-Unis, ce qui est légèrement inférieur au consensus Reuters de 420 000. Le chiffre de la semaine précédente a été rehaussé de 454 000 à 457 000.
Les valeurs à suivre aujourd'hui
CVS CAREMARK
CVS Caremark a annoncé une baisse de 2% de ses bénéfices au quatrième trimestre et des perspectives décevantes en raison de l'annulation de certains contrats liés au nouveau programme de santé aux Etats-Unis, Medicare. Le distributeur de produits de santé a réalisé un bénéfice net de 1,03 milliard de dollars, ou 75 cents par action, contre 1,05 milliard, ou 74 cents un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a reculé de 4% à 24,77 milliards. Hors exceptionnels, le BPA ressort à 80 cents. Le consensus FacSet donnait un BPA hors exceptionnel de 79 cents et un chiffre d'affaires de 24,98 milliards.
DOW CHEMICAL
Dow Chemical a publié jeudi des résultats trimestriels en forte hausse et supérieurs aux attentes. Le groupe de chimie a réalisé sur les trois derniers mois de 2010 un bénéfice net de 426 millions de dollars, ou 37 cents par action, contre 87 millions, ou 8 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 47 cents. Le chiffre d'affaires a progressé de 10% à 13,8 milliards. Le consensus Reuters donnait un chiffre d'affaires de 12,48 milliards et un BPA hors exceptionnels de 35 cents.
MERCK
Le groupe pharmaceutique Merck a essuyé une perte au quatrième trimestre en raison de notamment charges exceptionnelles liées à l'acquisition de Schering-Plough. La perte nette s'est élevée à 531 millions de dollars, soit 17 cents par action, à comparer avec un bénéfice net de 6,949 milliards de dollars, soit 2,35 euros par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 88 cents, supérieur de 5 cents au consensus Thomson Reuters. Les ventes ont bondi de 20% à 12,094 milliards de dollars. Wall Street attendait 11,52 milliards de dollars.
THQ
L'éditeur de jeux vidéo THQ a réduit ses prévisions de résultats pour le dernier trimestre de l'exercice en cours, clos fin mars, après avoir annoncé le report du lancement de « UFC Personal Trainer » au prochain exercice et des ventes décevantes pour des jeux tirés de films pour enfants. Le groupe américain anticipe désormais un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 5 et 15 cents pour des ventes situées entre 245 et 260 millions de dollars. Il visait auparavant un BPA situe entre 35 et 45 cents.
VIACOM
Le groupe de médias Viacom a dévoilé des résultats en repli au premier trimestre, clos fin décembre. Au cours de cette période, le propriétaire des studios Paramount et des chaînes câblées MTV a dégagé un bénéfice net de 610 millions de dollars, soit 1,01 dollar par action, contre 694 millions de dollars, soit 1,14 dollar par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 1,02 dollar, à comparer avec un consensus Thomson Reuters de 1 dollars. Ces résultats ont été pénalisés par le recul des ventes de DVD.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ism (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.