La cherté du franc, qui s'est fortement apprécié l'année dernière face aux principales monnaies, pourrait si la hausse persiste "sérieusement" menacer l'existence des sociétés helvétiques, a indiqué la banque centrale suisse.
"Pour les exportateurs suisses, la hausse du franc devient, à partir d'un certain niveau, un poids important et quasiment intenable", a souligné le vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Thomas Jordan.
Dans le cas d'un taux de change particulièrement élevé, "des sociétés suisses à priori solides courent le risque d'être sérieusement menacées dans leur existence", a-t-il souligné, selon le texte de son discours prononcé à Vienne à la banque centrale autrichienne.
Le secteur des exportations représentant plus de 50% du produit intérieur brut (PIB) de la Suisse, les conséquences de l'appréciation de la devise suisse sont "négatives pour l'ensemble de l'économie" de la Confédération, a-t-il insisté.
Les sociétés helvétiques exportent principalement vers la zone euro et souffrent donc de la hausse du franc qui fait fondre leurs marges.
L'année dernière, le franc s'est apprécié de plus de 15% face à l'euro, porté par son rôle de monnaie refuge alors que la crise de la dette publique a malmené l'euro.
Le franc a également pris plus de 10% face au dollar, en raison des incertitudes pesant sur l'économie américaine.
La devise suisse s'est pourtant relâchée en début d'année, après avoir atteint des plus hauts historiques en décembre 2010 en passant en dessous de 1,24 franc pour un euro. Mais une nouvelle hausse n'est pas exclue, a prévenu M. Jordan.
"La Suisse a déjà eu dans le passé à faire face à des poussées haussières de sa monnaie et devra vraisemblablement à l'avenir encore faire face à ce genre de situation", a-t-il dit.