La reprise économique s'est renforcée aux Etats-Unis en 2010, et les chiffres du PIB américain publiés vendredi permettent au pays d'espérer l'un des taux de croissance les plus forts des économies développées en 2011.
Le produit intérieur brut de la première puissance économique mondiale a progressé de 2,9% par rapport à 2009, pour atteindre 14.660,2 milliards de dollars en 2010, selon la première estimation du département du Commerce.
Après sa stagnation de 2008 et sa chute de 2,6% en 2009, le PIB a comblé ses pertes de la récession.
La rechute que beaucoup craignaient au début de l'année 2010 n'a pas eu lieu, et la croissance s'est nettement accélérée au quatrième trimestre, où elle a atteint 3,2%, selon le ministère.
Le PIB américain apparaît désormais beaucoup plus solide qu'au premier trimestre, où la variation des stocks assurait plus de 70% de la croissance.
Pour Chris Williamson, de la société d'analyse financière Markit, les chiffres officiels "permettent d'espérer que la reprise économique entrera dans une phase plus indépendante des pouvoirs publics en 2011 et créera suffisamment d'emplois pour faire baisser le chômage", actuellement à 9,4%.
La consommation a retrouvé un rôle moteur au quatrième trimestre, assurant à elle seule plus de 3 points de croissance, ce qui n'était plus arrivé depuis 2006.
Sous l'effet d'une poussée des exportations et d'une baisse des importations, le commerce extérieur a apporté, lui, près de 3,5 points de croissance au pays.
Ils ont néanmoins été effacés par un net ralentissement des stocks, résultant en grande partie de ce double mouvement des importations et des exportations.
Bien que moins vigoureux qu'au troisième trimestre, l'investissement des entreprises a encore apporté un demi-point de croissance au pays.
Reflet de la demande globale aux Etats-Unis (entreprises, Etat et ménages), les ventes finales se sont envolées au quatrième trimestre: elles ont progressé de 7,1%, alors qu'elles suivaient jusque-là une progression poussive.
Il faut remonter à 1984, et à la reprise fulgurante d'après la grande crise du début de la décennie 1980 - le PIB américain avait bondi de 7,2% cette année-là - pour trouver trace d'une croissance plus forte de la demande intérieure.
Du fait des défis auxquels fait face l'économie américaine (marché immobilier toujours moribond, persistance d'un chômage élevé, désinflation, entre autres), la banque centrale américaine table sur une croissance beaucoup plus modeste cette année, entre 3 et 4%.
Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) publiées mardi, le PIB des Etats-Unis devrait progresser de 3,0% en 2011, ce qui serait le taux de croissance le plus fort au sein du G7 et l'un des plus élevés au sein des pays développés.
Les économistes estiment d'une manière générale que la contribution du commerce extérieur ne pourra pas être aussi forte dans les trimestres à venir et que les ménages auront du mal à augmenter leurs dépenses autant que sur la fin de l'année.
Plusieurs envisagent cependant de revoir à la hausse leurs prévisions, à la lumière des chiffres publiés vendredi
Ainsi, Peter Newland, de Barclays Capital, parle de "la possibilité d'une reconstitution des stocks en réponse au redressement de la demande intérieure" susceptible de produire une croissance supérieure aux 3,5% qu'il prévoit pour le premier trimestre.