La Bourse de Paris a terminé vendredi en forte baisse (-1,41%), les investisseurs ayant réagi avec un temps de retard aux chiffres de la croissance américaine ressortis en-deçà des attentes.
L'indice vedette a reculé de 57,25 points à 4.002,32 points dans un volume d'échanges de 4,518 milliards d'euros.
Les autres places européennes ont réagi à l'avenant: Francfort a perdu 0,74%, Londres 1,40% et l'Eurostoxx 50 1,19%.
Le marché parisien a évolué dans des marges étroites une bonne partie de la séance et n'a pas réagi en début d'après-midi à la publication du PIB américain au quatrième trimestre. Ce n'est que plus tard, avec l'ouverture de Wall Street, qu'il a subitement décroché, effaçant sa hausse de la semaine.
"On suppose que le marché a réagi en retard mais il a eu surtout besoin de souffler", alors qu'il évoluait près de seuils-pivots (correspondant aux plus hauts atteints en 2010), a indiqué Aurélien Hotton, conseiller boursier chez SwissLife Gestion Privée.
L'économie des Etats-Unis a progressé de 3,2% au quatrième trimestre, alors que le marché tablait sur un chiffre de 3,5%. Cette hausse a toutefois permis au PIB américain de gagner 2,9% en 2010 et de combler ses pertes de la crise.
"Malgré un chiffre décevant, cette statistique n'est pas si décevante que ça. La consommation des ménages s'est améliorée au quatrième trimestre, tandis que l'investissement dans l'immobilier résidentiel a rebondi après un troisième trimestre désastreux", a estimé Inna Mufteeva de Natixis AM.
Même son de cloche pour M. Hotton qui juge que ce chiffre ne remet pas en cause la tendance de fond des marchés boursiers.
"Il y a une poursuite de la tendance observée ces dernières semaines, à savoir que le risque souverain diminue en zone euro, ce qui permet au marché actions de se revaloriser", souligne le conseiller boursier.
La séance a été marquée par le net recul du titre Sanofi-Aventis, un des poids lourds de la cote (environ 8% du CAC 40).
L'action du laboratoire pharmaceutique a enregistré la plus forte baisse de l'indice (-3,82% à 49,21 euros) après l'échec des derniers tests précédant la demande d'autorisation et de commercialisation de son traitement Iniparib, une molécule destinée à lutter contre certains cancers du sein.
Pour les analystes de Deutsche Bank, qui tablaient sur un succès, l'échec du traitement est un "choc" et marque un "vrai revers" pour le groupe français.
Secteur à la peine, les automobiles ont pâti de commentaires de Goldman Sachs qui a abaissé sa recommandation à "vendre" sur les titres Renault (-3,32% à 47,78 euros) et Michelin (-0,41% à 53,46 euros) mais a relevé en revanche celle de Peugeot, selon des sources de marché. En revanche, HSBC a baissé sa recommandation à "neutre" contre "surpondérer" auparavant sur Peugeot, qui a baissé de 3,04% à 30,97 euros.
En revanche, les valeurs financières ont été bien orientées à l'image de Société Générale qui a pris la tête du CAC 40 s'adjugeant 1,72% à 48,32 euros.
Hors CAC 40, JCDecaux a progressé de 2,42% à 23,44 euros soutenu par des ventes record en 2010, particulièrement bonnes sur le quatrième trimestre.
A l'inverse, Bénéteau a reculé de 2,44% à 16 euros malgré des objectifs ambitieux. Le constructeur de bateaux de plaisance a fait savoir qu'il vise un doublement de son chiffre d'affaires d'ici 2015 et qu'il va investir 500 millions d'euros pour profiter d'un marché sorti de la crise.