(AOF / Funds) - "La dette locale émergente a particulièrement bien performé en 2010. L'appétit des investisseurs est lié à des facteurs cycliques, et à la recherche de rendement dans un contexte de taux très bas dans les pays développés. Une raison plus fondamentale la renforce aussi : la dégradation des ratios de dette publique dans la plupart des pays développés et la crise récente en zone euro ont accéléré le processus de diversification des réserves de change des banques centrales", note Amundi.
"C'est un fait nouveau : les pays émergents achètent des pays émergents, et la part dans les réserves de change de l'euro et celle du dollar ont baissé."
"Les perspectives restent favorables sur la dette locale émergente : dans le contexte actuel de surliquidité mondiale, les flux massifs de capitaux étrangers devraient continuer de pousser les taux à la baisse dans les mois à venir, notamment sur la partie longue des courbes. Toutefois, l'inflation, sur une tendance haussière dans bon nombre de pays émergents, est un risque à ne pas négliger et constituera un facteur de risque important en 2011. Les mesures de contrôle des capitaux constituent aussi un risque à court terme."
"Plus généralement, la gestion de cette liquidité et le choix par les autorités locales des instruments de politiques économiques adéquats (hausses de taux, interventions stérilisées ou non sur le marché des changes, mesures quantitatives de restriction du crédit,...) auront un impact important sur les marchés de taux et des changes émergents. A noter que les taux d'intérêt réels sont négatifs en Chine, un facteur positif pour la croissance, mais qui pourrait inquiéter sur le plan de l'inflation potentielle."
"La remontée des taux longs dans les pays avancés constituera sans nul doute le test clef des dettes émergentes. Les pays dits émergents réussiront-ils à se déconnecter des taux longs américains lorsque ceux-ci remonteront ? Dans les années 80 et 90, les dettes des pays avancés parvenaient à rester déconnectées des crises de dettes émergentes grâce à de meilleurs fondamentaux. Peut-on voir une telle situation, à l'avantage cette fois-ci des dettes émergentes ?"