Les marchés actions américains devraient prolonger leur baisse dans le sillage des places européennes. Les investisseurs marquent une pause après la progression des dernières semaines. Cette prudence est également justifiée par la hausse inférieure aux attentes des ventes au détail en décembre et la hausse des prix plus marquée qu'attendu. Le marché attend désormais l'indice du Michigan. Du côté des bonnes nouvelles, JPMorgan a vu son bénéfice bondir de 47% au quatrième trimestre. A 15h, les futures sur S&P500 et Nasdaq 100 cèdent respectivement 0,37% à 1267,50 points et 0,12% à 2300 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont baissé jeudi. Après le mouvement de hausse des indices, les investisseurs ont opté pour la prudence dans l'attente de la publication des résultats des entreprises. De plus, ils ont été déçus par la hausse inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage. Sur le front des valeurs, le laboratoire Merck a chuté de plus de 6%, pénalisé par les résultats négatifs d'une étude sur un médicament, un anticoagulant, actuellement en phase expérimental. L'indice Dow Jones a cédé 0,2% à 11 731,90 points tandis que le Nasdaq Composite a perdu 0,07% à 2735,29 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont progressé de 0,6% en décembre alors que les économistes tablaient sur une hausse de 0,8%, comme au mois de novembre.
Les prix à la consommation ont progressé de 0,5% en décembre alors que les économistes attendaient une hausse de 0,4%. Hors alimentation et énergie, les prix ont ont augmenté de 0,1%, conformément au consensus. Sur un an, les prix affichent une hausse de 1,5%, contre un consensus de +1,3%. Hors alimentation et énergie, l'augmentation n'est que de 0,8%, conformément aux prévisions.
La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour décembre à seront publiés à 15h15, l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour janvier à 15h55 et les stocks des entreprises pour novembre à 16 heures.
Les valeurs à suivre
HASBRO
Le fabricant de jouets Hasbro a annoncé que ses ventes du quatrième trimestre, qui comprend la période stratégique des fêtes de fin d'année, n'avaient pas été à la hauteur des attentes. Le chiffre d'affaires est attendu en baisse de 7% à 1,3 milliard de dollars, ce qui est inférieur au consensus de 1,4 milliard de dollars. Le bénéfice par action est attendu en légère hausse par rapport à l'année précédente où il s'était élevé à 2,48 dollars. Le consensus est de 2,69 dollars.
INTEL
Première firme américaine technologique de premier plan à présenter ses résultats, Intel a dévoilé une performance supérieure aux attentes. Le numéro un mondial du secteur des semi-conducteurs a bénéficié d'une forte demande en provenance des entreprises. La division Centre de données, ces bâtiments regroupant les machines (serveurs) servant à stocker et traiter l'immense quantité de données circulant via Internet, a vu ses ventes bondir de 35%.
JPMORGAN
Premier établissement bancaire américain à présenter ses résultats du quatrième trimestre, JPMorgan a dévoilé une performance meilleure que prévu. La banque américaine a enregistré un bond de 47% de son bénéfice net à 4,8 milliards de dollars, soit 1,12 dollar par action, supérieur de 12 cents au consensus Thomson Reuters. En 2010, JPMorgan a réalisé un bénéfice net de 17,4 milliards de dollars, en hausse de 48%. Au quatrième trimestre, la banque a notamment bénéficié d'une reprise de provisions de 2 milliards de dollars au niveau de sa division Cartes de crédit.
GENZYME
Sanofi Aventis n'a pas confirmé pas l'information du" Figaro" selon laquelle le groupe espérait conclure son OPA sur Genzyme à un prix global autour de 76 dollars. Selon le quotidien, Sanofi Aventis pourrait augmenter son offre à 70 ou 71 dollars par titre pour la partie cash, contre 69 dollars auparavant. Ce prix serait complété par des certificats de valeur conditionnelle (CVC) pour arriver à une offre globale autour de 76 dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.