Selon une source de marché, CM-CIC Securities a abaissé son objectif de cours sur Danone de 48 à 46 euros tout en réitérant sa recommandation Conserver. Le broker estime que le géant français de l'agroalimentaire devrait bien terminer l'année 2010, avec un léger réveil de la consommation américaine qui profite à la division yaourts, la poursuite du redressement de la division eaux en Europe et, toujours, les bonnes performances réalisées dans les pays émergents (41% du chiffre d'affaires).
Concernant 2011, le bureau d'études pense que les drivers de la croissance de 2011 seront sensiblement les mêmes que ceux de 2010. Le contexte économique mondial a cependant évolué, avec une hausse importante des matières premières (lait et énergie). Ainsi, Danone va être contraint de passer des hausses tarifaires que l'analyste évalue dorénavant à +1,5% sur l'exercice 2011 (-1% en 2010)
L'intégration d'Unimilk (1,1 milliard d'euros de chiffre d'affaires) donne une nouvelle dimension à la division produits laitiers, souligne le CIC. Mais elle pèsera momentanément sur les marges (marge opérationnelle d'Unimilk de 10% environ).
Par ailleurs ajoute la société de Bourse, les incertitudes stratégiques demeurent sur le devenir de la division eaux en Europe (marge nulle), l'attente de nouveautés d'envergure en yaourts, les évolutions des résolutions de l'EFSA et l'attitude du consommateur face à la hausse inéluctable des prix.
Après avoir révisé à la hausse ses estimations du quatrième trimestre 2010, le broker adopte un scénario plus prudent sur 2011 et 2012.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Le contexte est marqué par une volatilité des cours des matières premières. Les industriels de l'agroalimentaire s'adaptent en faisant preuve d'inventivité, à la fois sur le plan de leur portefeuille de produits et dans leurs relations avec les consommateurs. Selon certains spécialistes, plus de 80.000 innovations ont été recensées au niveau mondial l'an passé dans le domaine alimentaire, soit 15% de plus qu'en 2008. Le mouvement s'est poursuivi sur le premier semestre 2010. Les grands groupes cherchent ainsi à susciter l'appétit des consommateurs et à se différencier des marques de distributeurs. Côté débouchés, les industriels de l'agroalimentaire recherchent des relais de croissance en France en dehors des grandes surfaces, qui leur imposent une pression croissante.