(AOF / Funds) - "2010 se termine en demi-teinte, certes avec un rendement total de 4,64% dopé par la réduction des taux, mais avec un excess return négatif de -0,28% malgré une performance correcte en décembre (+34 points de base). C'est le secteur non financier qui a le mieux résisté (excess return de -13 points de base), suivi par le secteur financier (-42 points de base), le secteur des titres quasi souverains (-133 points de base) alors que le secteur des obligations sécurisées ferme la marche (-383 points de base)", note Dexia AM.
"La prime de risque contre le risque souverain termine l'année plus haute qu'en janvier, à 221 points de base contre 177 points de base. La prime de risque crédit stricte (spread contre Libor) est, quant à elle, stable sur l'année pour le secteur non financier alors qu'elle augmente de 25 points de base pour le secteur financier."
"Au delà de cette distinction sectorielle, le niveau global du spread reflète une double réalité, à savoir les émetteurs des pays core contre les émetteurs des pays périphériques. En effet, si au cours de l'année écoulée, le spread des core est resté globalement stable, celui des périphériques a doublé, illustrant la forte corrélation de ces crédits avec les risques souverains."
"Dominée par les risques souverains, 2010 a donc été une année de transition par rapport à 2008 et 2009 qui étaient clairement des années directionnelles. Comme nous l'avons souvent répété au cours des douze derniers mois, les fondamentaux des sociétés sont en amélioration continue. Si le rythme du désendettement faiblit quelque peu, les sociétés n'augmenteront pas leur levier financier. La génération de profits s'améliore et les positions de liquidité continuent de s'accumuler."
"Pour certaines sociétés arrivées au terme de leur désendettement, les politiques financières devraient davantage rémunérer l'actionnaire (dividende plus élevé, programme de rachat d'actions ou encore acquisitions) mais sans pour autant détériorer leur qualité de crédit ! De leur côté, les institutions financières poursuivent leur travail d'assainissement des bilans et de recapitalisation."
"Néanmoins, les réglementations plus strictes pèseront sur la profitabilité, qui devrait rester contenue. Les obligations des institutions financières sont clairement au coeur de la performance du crédit Investment Grade. Les nouvelles législations Bâle III (pour les banques) et Solvabilité 2 (pour les compagnies d'assurances) renforceront la qualité de crédit des institutions financières (avec entre autres un ratio de core capital de minimum 7%). La plupart des banques répondent déjà aux nouvelles exigences du comité de Bâle."
"La vraie surprise positive est venue des émissions subordonnées (de type Tier 1 et Upper Tier 2), qui ne répondent pas aux exigences de qualité du nouveau capital. Elles seront cependant tolérées dans celui-ci pour une période limitée. Ce grandfathering (clause qui permet à une ancienne règle d'être toujours d'application dans certains cas) sera doublé d'un amortissement dégressif de ces émissions, ce qui a pour effet d'encourager très fortement les exercices de call !