Le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait avoir progressé de 0,6% au quatrième trimestre 2010, selon une troisième estimation publiée mardi par la Banque de France (BdF), sans changement par rapport à son évaluation du mois dernier.
La prévision officielle de croissance du gouvernement, qui a bâti son budget sur une hypothèse de croissance de 1,5% en 2010, reste ainsi à portée.
Fin décembre, l'Institut national de la statistique et des études économiques avait révisé à la baisse ses chiffres de la croissance aux deuxième et troisième trimestres, ramenés respectivement à +0,6% et +0,3%.
L'objectif fixé par la ministre de l'Economie Christine Lagarde, qui tablait sur "un gros 1,6%" pour l'année, semblait ainsi s'éloigner. Il supposerait en effet une croissance de 0,7% au dernier trimestre.
Pour sa part, l'Insee tablait dans sa dernière note de conjoncture publiée mi-décembre sur une progression du PIB ne dépassant pas 0,5% au quatrième trimestre.
La prévision de la Banque de France s'appuie sur ses indicateurs du climat des affaires dans l'industrie et les services, publiés conjointement mardi et qui signale une "légère progression" de l'activité industrielle en décembre.
L?indicateur du climat des affaires dans l?industrie s?est établi à 108 en décembre après 107 en novembre, soit au-dessus de sa moyenne de long terme (100 points).
Selon la BdF, le taux d?utilisation des capacités de production s?est maintenu, demeurant néanmoins en-deçà de sa moyenne de longue période, tandis que les carnets se sont renforcés et que les stocks de produits finis demeuraient "à un niveau conforme à la normale".
Les perspectives font état d?une accélération de l?activité pour les prochains mois, souligne cependant la Banque de France.
"L?activité dans les services a poursuivi sa croissance, hormis dans le transport", et "les perspectives pour les prochains mois sont orientées vers une poursuite de la croissance", ajoute-t-elle.
Quant aux prix, ils sont apparus inchangés. Les effectifs continuent de croître, poursuivant une hausse entamée depuis presque un an.
Début janvier, le ministre du Budget François Baroin avait maintenu la prévision de croissance du gouvernement pour 2011 à 2%, affirmant avoir "toutes les raisons de croire" que la France la respecterait.
La croissance "est fragile mais elle est là", avait noté M. Baroin, alors que la fin des mesures de relance pourrait assombrir les perspectives économiques et que la plupart des économistes et des institutions internationales jugent les objectifs du gouvernement pour 2011 hors d'atteinte.