La dégringolade du CAC 40 au cours de la dernière semaine de l'année a annihilé toutes les chances de l'indice d'effacer ses pertes de 2010 et les premiers jours de 2011 s'annoncent tout aussi moroses en raison des craintes concernant les dettes souveraines en zone euro.
Le CAC 40, qui avait renoué mi-décembre avec les 3.900 points, a finalement terminé l'année sur une note négative perdant près de 100 points sur la semaine (-2,45% à 3.804,78 points).
"Le seul marché qui n'a pas vraiment profité de 2010, c'est le marché actions", constate Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Depuis le début du mois de décembre et jusqu'à Noël, l'indice avait pourtant fortement progressé, rattrapant une partie de son retard. Mais la dernière semaine a inversé la tendance, alors que le marché était déserté par les investisseurs, le CAC 40 a pâti de prises de bénéfices.
Au final, contrairement à New York, Londres et Francfort qui ont nettement progressé sur l'année, l'indice vedette a terminé l'année en recul de 3,34%.
Lors des dernières semaines, les inquiétudes concernant les dettes souveraines en zone euro ont reflué permettant le sursaut de début décembre mais elles devraient rapidement revenir hanter les marchés.
"Les craintes pour les pays européens fragiles vont repasser sur le devant de la scène dès début janvier puisque aucune solution pérenne n'a été trouvé", affirme Arnaud de Champvallier, gérant d'actions chez Turgot AM.
Ce que confirme Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis: "Il n'y aura pas de répit sur le front des dettes souveraines début 2011 étant donné que les besoins de financement des pays européens restent très élevés et que le premier trimestre est traditionnellement chargé en terme d'adjudications".
Dans ce contexte, les premières émissions de dettes des pays dans la ligne de mire des marchés comme l'Espagne et le Portugal seront scrutées de très près par les investisseurs.
"On devrait rester dans une sorte de statu-quo et le marché parisien ne va pas s'emballer malgré son retard par rapport aux Etats-Unis et à certains autres pays d'Europe", ajoute M. de Champvallier.
Seuls de bons chiffres américains pourraient réussir à sortir la Bourse de Paris de cette torpeur. Plusieurs indicateurs importants sont en effet attendus pour la semaine prochaine avec notamment l'indice ISM de l'activité manufacturière et les commandes industrielles pour décembre ainsi que les chiffres de l'emploi dans le secteur privé pour le même mois.
"Nous anticipons de bons chiffres concernant l'activité aux Etats-Unis qui devraient confirmer la tendance très positive de ces dernières semaines", affirme Christian Parisot, directeur des recherches d'Aurel.
Mais surtout les marchés attendent que la reprise se confirme avec une amélioration sur le front de l'emploi, ajoute-t-il.
Reste une incertitude de taille pour les semaines à venir, le climat complexe est propice à l'attentisme des investisseurs avec pour conséquence une forte réduction des volumes.
"Beaucoup de NOS clients sont très prudents et par ailleurs nous réalisons que les banques vont de moins en moins faire des opérations de trading et c'est autant de volumes en moins sur le marché", explique M. Marçais.
L'évolution du marché début janvier devrait donc être déterminante pour le reste de l'année. Si une impulsion positive est donnée dans les premiers jours le rebond pourrait tout de même avoir lieu.