Les marchés européens s'apprêtent à prendre le chemin de la baisse. Les investisseurs s'inquiètent des perspectives de croissance après les commentaires pessimistes de la Fed hier. Les statistiques américaines du jour, indice manufacturier de la Fed de New York et production industrielle aux USA notamment, devraient jouer un rôle fondamental pour déterminer la tendance. Sur le plan des valeurs, les investisseurs réagiront au projet de groupe du Crédit Agricole et à l'acquisition par Atos de l'activité services informatiques de Siemens pour 850 millions d'euros.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau DayByDay note la formation d'une bougie de reversement en pendu (qui doit être confirmée demain par un nouveau corps noir), constitué d'une longue mèche basse sur le support à 3883 points et d'une ouverture identique à la clôture, le tout constituant la plus haute clôture du mouvement (mais pas le plus haut général cf. mèche d'hier). Cette bougie confirme deux choses : le ralentissement général du marché, qui cale après 300 points de hausse, et la pertinence du support à 3883 points. Le bureau d'études DayByDay conserve un avis neutre et surveille 3883 points, afin de prendre un avis négatif (pour viser 3830 points).
Les valeurs à suivre
COMPAGNIE DES ALPES
Compagnie des Alpes a publié un résultat net part du groupe de 42 millions d'euros au titre de son exercice 2009-2010, en hausse de 4,7% à périmètre réel, mais en recul de 2,1% à périmètre comparable. Le chiffre d'affaires consolidé du groupe s'est élevé à 597 millions d'euros, en progression de 3,6% par rapport à l'exercice précédent à périmètre réel. A périmètre comparable, les ventes ont reculé de 3,1%.
ENTREPOSE CONTRACTING
Cofor, filiale à 70% d'Entrepose Contracting, a annoncé avoir remporté un nouveau contrat de forage profond auprès de Lundin International. Ce contrat porte sur le forage d'un puits d'exploration dans la Marne et de 8 puits de production sur le champ de Grandville dans l'Aube (France). Ces puits atteindront une profondeur de 2 500 mètres. D'un montant total de 7,7 millions d'euros, ce contrat inclut l'acquisition par Cofor d'un appareil hydraulique automatique de nouvelle génération.
INNELEC MULTIMEDIA
Innelec Multimedia a essuyé au premier semestre, clos fin septembre, une perte nette de 1,48 million d'euros, à comparer avec une perte de 1,68 million d'euros, un an plus tôt à la même époque. La perte opérationnelle courante s'est élevée à 2,23 millions contre 2,24 millions au premier semestre de l'exercice 2009/2010. Le distributeur spécialisé du multimédia a souligné que ces résultats sont marqués par l'effet de saisonnalité. Traditionnellement, le 1er semestre ne génère qu'environ un tiers des ventes alors qu'il supporte près de la moitié des charges.
RODRIGUEZ GROUP
Rodriguez Group a enregistré un résultat net part du groupe de 3,788 millions d'euros au titre de l'exercice, clos fin septembre, contre une perte de 121,7 millions d'euros l'année précédente. Le résultat opérationnel est, lui, passé de -119,6 millions d'euros sur l'exercice 2008/2009 à -25,5 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a reculé de 20,4% à 87,195 millions d'euros. Le fabricant de yachts a rappelé qu'il a mis en place un plan drastique de réduction des coûts, qui s'est traduit par une baisse des frais de structure de l'ordre de 50%.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent l'indice des prix à la consommation pour novembre et l'indice manufacturier de la Fed de New York pour décembre à 14h30. La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour novembre seront publiés à 15h15, puis l'indice immobilier NAHB pour décembre à 16 heures et les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30.
Ce matin, l'euro cote 1,3309 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés européens ont fini en légère hausse. Les statistiques ont été rassurantes pour les perspectives économiques mondiales. L'indice ZEW, qui mesure le moral des investisseurs allemands, a légèrement dépassé les attentes. Les ventes au détail aux USA ont, elles, aussi surpris positivement. A Paris, Suez Environnement et Veolia Environnement ont bénéficié du relèvement de la recommandation de Deutsche de Conserver à Achat. Après avoir flirté avec l'équilibre pendant l'essentiel de la séance, le CAC 40 a gagné 0,27% à 3902,87 points et le FTSE Eurotop 100 0,25% à 2356,48 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont réduit leurs gains en seconde partie de séance après la publication du communiqué de la Fed. Les investisseurs ont mal digéré les commentaires de la Fed sur la reprise qu'elle juge insuffisante pour faire reculer le chômage. Ce constat est venu contredire la progression plus importante que prévu des ventes au détail en novembre. Sur le plan des valeurs, Best Buy a été malmenée après avoir lancé un profit warning. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,42% à 11 476,54 points et le nasdaq composite sur des gains de 0,11% à 2627,72 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.