La Bourse de New York était hésitante lundi à la mi-séance, les investisseurs se montrant prudents face à la situation de la zone euro et l'évolution de la politique fiscale aux Etats-Unis: le Dow Jones perdait 0,22% et le Nasdaq 0,16%.
Vers 17H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 24,94 points à 11.357,15 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 4,24 points à 2.587,22 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait quant à lui 0,26% (3,18 points) à 1.221,53 points.
Vendredi, Wall Street avait fini en légère hausse, malgré des chiffres mensuels de l'emploi bien moins bons que prévu aux Etats-Unis: le Dow Jones avait gagné 0,17%, le Nasdaq 0,47% et le S&P 500 0,26%.
L'indice phare de la place new-yorkaise, qui a pris 2,6% la semaine dernière, a passé la matinée proche de l'équilibre.
"Les marchés boursiers de la planète entament la semaine sous pression: les inquiétudes concernant la dette de la zone euro continuent d'alimenter l'incertitude", ont expliqué les analystes de Charles Schwab.
L'euro baissait nettement lundi alors que les ministres des Finances de l'Union monétaire devaient discuter d'une augmentation du Fonds de secours pour les pays en difficulté ou de l'idée controversée d'émettre des obligations européennes.
L'agence de notations Moody's a par ailleurs abaissé de deux crans la note de dette de la Hongrie.
Les valeurs financières se trouvaient en difficulté, entraînées par la faiblesse marquée des banques européennes. L'indice S&P du secteur perdait 0,42%, Bank of America (-1,26% à 11,71 dollars) enregistrait la plus forte baisse au sein du Dow Jones.
"Le marché reprend son souffle", a résumé Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. "Le marché regarde toujours avec prudence la situation en Europe, mais la grande question cette semaine, c'est de savoir quelle sera la structure fiscale pour 2011".
Les sénateurs républicains ont rejeté samedi un projet démocrate prévoyant que les cadeaux fiscaux hérités de l'ère Bush ne soient reconduits que pour les classes moyennes, et que les ménages gagnant plus de 250.000 dollars par an n'en bénéficient plus.
"Beaucoup d'intervenants du marché attendent de voir quelle sera l'issue" des négociations en cours, a relevé M. Johnson.
Les investisseurs tentaient par ailleurs d'interpréter les propos du président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke. Il a affirmé pendant le week-end qu'il était "certainement possible" que la Fed décide d'en faire plus pour lutter contre le chômage.
Du côté des entreprises, l'actualité était marquée par plusieurs mouvements de dirigeants.
Le groupe pharmaceutique Pfizer (+1,20% à 16,92 dollars) a annoncé le départ inattendu de son PDG, Jeffrey Kindler, remplacé par Ian Read, le directeur de la division biopharmaceutique.
Le groupe d'alimentation Kellogg (stable à 49,50 dollars) a, lui, annoncé le départ à la retraite de son directeur général David McKay, remplacé par le directeur exécutif John Bryant.
Le PDG du producteur de charbon Massey Energy (+3,47% à 52,17 dollars), Don Blankenship, personnage vilipendé après un coup de grisou qui avait tué 29 mineurs en avril, va également quitter son poste.
Le titre de la chaîne de librairies Barnes & Noble s'envolait de 16,27% à 15,44 dollars. L'investisseur William Ackman, réputé pour son activisme, a indiqué qu'il était "préparé à financer" un rachat de la société par son concurrent Borders (+37,04% à 1,48 dollar), dont il détient 37%.
Google montait de 0,71% à 577,50 dollars. Selon plusieurs médias américains, Groupon, un site internet américain qui offre des ristournes à ses utilisateurs, a repoussé une offre de près de 6 milliards de dollars du géant de l'internet.
Google a par ailleurs lancé lundi aux Etats-Unis sa librairie en ligne.
Le marché obligataire remontait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans se repliait à 2,946% contre 3,017% vendredi soir et celui du bon à 30 ans à 4,276% contre 4,312%.