Rien ne semble pouvoir rassurer les investisseurs : ni le plan de sauvetage de l'Irlande décidé le week-end dernier, ni les chiffres économiques meilleurs que prévu dévoilés cet après-midi aux Etats-Unis. Les investisseurs s'inquiètent par ailleurs d'une rumeur de marché selon laquelle l'agence de notation Standard & Poor's pourrait abaisser sa note sur la dette de la France, qui est aujourd'hui notée AAA avec une perspective stable. Le CAC 40 a reculé de 0,73% à 3 610,44 points tandis que l'Eurotop 100 a cédé 0,28% à 2 224,94 points.
ThyssenKrupp a cédé 3,63% à 29,76 euros à la Bourse de Francfort malgré des résultats annuels supérieurs aux attentes et des perspectives encourageantes. Le premier sidérurgiste allemand a dégagé à l'issue de la période de 12 mois close fin septembre un bénéfice net de 824 millions d'euros contre une perte de 1,86 milliard un an plus tôt. Ce chiffre dépasse la prévision de 752,4 millions de dollars du consensus Bloomberg. Le groupe a été soutenu notamment par ses mesures de réduction des coûts, la résistance de l'économie allemande et la vigueur de ses exportations.
Le titre Rémy Cointreau a enregistré l'une des plus fortes baisses de l'indice SBF 120, avec un repli de 3,09% à 50,50 euros. Le marché affiche sa déception après la publication des résultats semestriels pénalisés par la filiale grecque du groupe. Le bénéfice net part du groupe est en effet ressorti à 14,1 millions d'euros au titre du premier semestre clos le 30 septembre, en baisse de 64,6% par rapport à la même période l'an dernier. Ce recul s'explique notamment par une provision de 45 millions d'euros pour dépréciation de Metaxa, la filiale grecque de Rémy Cointreau.
Une fois n'est pas coutume, Alstom s'est favorablement distingué à la Bourse de Paris. Le titre, qui signe la plus forte baisse du CAC 40 depuis le début de l'année (-35%) a gagné aujourd'hui 2,55% à 31,735 euros, soit la meilleure performance de l'indice phare aujourd'hui. Cette performance, le fleuron de l'industrie française la doit à Deutsche Bank. La banque allemande a relevé sa recommandation sur le titre de Conserver à Achat et porté son objectif de cours de 38 à 45 euros. L'action reste très risquée, mais sa valorisation apparaît très attrayante, estime le broker.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix de production de l'industrie française pour le marché intérieur ont progressé de 0,8 % en octobre (+0,3 % en septembre), indique ce matin l'Insee. Les produits manufacturés se sont renchéris à nouveau (+0,4 % pour septembre et octobre) tandis que les prix de industries extractives, énergie et eau (+3,1 %) ont enregistré la hausse saisonnière des prix du chauffage urbain.
Le taux de chômage en zone euro a atteint 10,1% au mois d'octobre contre 10% en septembre, selon les informations communiquées par Eurostat.
L'inflation de la zone euro en novembre a été estimée à 1,9% sur un an d'après les données communiquées par Eurostat, conformément aux attentes des analystes. Au mois d'octobre, l'inflation s'était déjà élevée à 1,9%.
L'indice PMI de Chicago, mesurant l'activité dans la région, est ressorti à 62,5 en novembre après 60,6 en octobre. Les économistes tablaient sur une baisse à 60. Un chiffre supérieur à 50 traduit une croissance de l'activité.
L'indice de confiance du consommateur du Conference Board s'est élevé à 54,1 en novembre après 49,9 en octobre. Les économistes tablaient sur seulement 52,6.
L'indice Case-Shiller, qui mesure l'évolution des prix de l'immobilier dans 20 grandes agglomérations américaines, a reculé de 0,8% en septembre après un repli de 0,5% en août. Les analystes visaient une baisse de seulement 0,3%.
A la clôture, l'euro cote 1,3033 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.