La Bourse de Paris a chuté lundi (-2,46%) pour terminer largement sous la barre des 3.700 points, plombée par des craintes persistantes de contagion de la crise de la dette aux pays fragiles de la zone euro, au lendemain de l'adoption du plan d'aide à l'Irlande.
L'indice vedette a reculé de 91,69 points à 3636,96 points dans un volume d'échanges de 4 milliards d'euros.
Ailleurs en Europe, la tendance était la même: Francfort a perdu 2,20% et Londres 2,08%. De son côté, l'Eurostoxx 50 a abandonné 2,45%.
Le marché parisien a brièvement salué en début de séance le plan de sauvetage annoncé dimanche pour l'Irlande, avant de se retourner brutalement, pénalisé notamment par la baisse des valeurs bancaires et de finalement clôturer sous les 3.700 points pour la première fois depuis le 4 octobre.
"L'indice est entraîné à la baisse par les spéculateurs baissiers, qui ont les mains libres pour manipuler le marché étant donné que personne ne veut se mettre en face pour acheter. Les investisseurs classiques sont complètement tétanisés et n'osent plus rien faire", explique Arnaud de Champvallier de Turgot AM.
"Toutes sortes d'inquiétudes agitent le marché et la principale reste: après l'Irlande qui sera le prochain?", ajoute-t-il.
Comme lors des deux dernières semaines, le marché est focalisé sur les pays fragiles de la zone euro et se demande si l'Europe pourra faire face à une contagion si elle s'étend à des pays comme l'Espagne dont le poids économique est conséquent.
Par ailleurs, la forte hausse des taux espagnols et italiens, après une émission obligataire en demi-teinte en Italie, pesait sur le marché et sur les valeurs bancaires qui sont concernées par les problématiques de dette souveraine.
Les investisseurs craignent en effet qu'elles soient exposées dans la mesure où elles détiennent des titres de dettes des pays fragiles de la zone euro.
Ce climat pénalisait de nouveau la monnaie européenne qui évoluait sous 1,31 dollar en fin d'après-midi, entraînant dans son sillage les Bourses européennes, de plus en plus corrélées à l'évolution de la monnaie unique.
Toutes les valeurs du CAC 40 ont clôturé dans le rouge, avec les bancaires parmi les plus fortes baisses: Crédit Agricole a abandonné 3,58% à 9,7 euros, Société Générale 3,54% à 37,05 euros et BNP Paribas 3,19% à 47,18 euros.
Les valeurs les plus cycliques - dépendantes de la conjoncture - ont terminé également en forte baisse, comme le secteur automobile.
Renault a reculé de 4,07% à 41,24 euros et Peugeot de 2,99% à 29,52 euros, tandis que Michelin a perdu 3,57% à 52,17 euros.
Parmi les valeurs les moins pénalisés ArcelorMittal qui a limité ses pertes (-0,58% à 23,87 euros). Le groupe a annoncé vendredi la réouverture de son programme de rachat d'actions pour un montant maximum de 6% de son capital. La mise en oeuvre de ce programme doit clôturer "au plus tard le 1er décembre 2011".
Enfin, Norbert Dentressangle bondissait de 4,50% à 59,04 euros après avoir annoncé l'acquisition de son homologue britannique TDG pour environ 235 millions d'euros, afin d'accélerer son internationalisation.