Les futures sur indices prédisent une ouverture en hausse des marchés américains après la publication d'une série de chiffres économiques. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé davantage que prévu, tandis que les commandes de biens durables sont ressorties en repli au mois d'octobre là où le marché tablait sur un chiffre stable. Les investisseurs attendent désormais notamment l'indice de confiance des ménages de l'université du Michigan. Peu avant l'ouverture, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 avancent respectivement de 0,74% à 2134,75 pts et de 0,65% à 1186,00 pts.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont fini en nette baisse, plombés par la crise de la dette souveraine en Europe et la tension entre les deux Corées après un barrage d'artillerie nord-coréen le matin. Concernant l'Europe, les investisseurs s'inquiètent d'une contagion de la crise à l'Espagne, un pays plus gros que la Grèce ou l'Irlande. La publication d'une croissance légèrement meilleure que prévu au troisième trimestre n'a eu aucun impact. L'indice Dow Jones a clôturé en repli de 1,27% à 11 036,37 points tandis que le Nasdaq Composite a cédé 1,46% à 2494,95 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation ont progressé de 0,4% au mois d'octobre aux Etats-Unis après une hausse de 0,3% en septembre. Les analystes tablaient sur une hausse de 0,5%.
Les commandes de biens durables se sont repliés de 3,3% au mois d'octobre là où les analystes attendaient un chiffre stable. Il s'agit de la plus forte baisse depuis janvier 2009. En septembre, les commandes de biens durables avaient progressé de 5%.
Les inscriptions au chômage sont tombées à 407 000 la semaine dernière contre 441 000 la semaine précédente. Les analystes tablaient sur un chiffre de 435 000.
L'indice définitif de la confiance des ménages de l'université du Michigan pour novembre est attendu 15h55. Les ventes de logements neufs pour octobre seront publiées à 16h. Enfin, les statistiques pétrolières hebdomadaires seront dévoilées à 16h30.
Les valeurs à suivre
DEERE
Deere a publié un bénéfice net de 457,2 millions de dollars au quatrième trimestre de son exercice décalé, soit 1,07 dollar par action. Ce chiffre se compare à une perte nette de 222,8 millions de dollars l'an dernier, soit 53 cents par action. Le chiffre d'affaires a progressé de 35% à 7,2 milliards de dollars sur la période. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un bénéfice de 95 cents par action et des ventes de 6,25 milliards de dollars. En revanche, les prévisions du groupe pour l'exercice 2011 sont ressorties inférieures aux attentes du marché.
ORACLE
Un tribunal américain a condamné SAP à payer 1,3 milliard de dollars de dommages et intérêts à son concurrent Oracle pour vol de propriété intellectuelle. « Il s'agit du montant le plus important jamais accordé dans un cas de piraterie de logiciels », a souligné Safra Catz, président d'Oracle. Le groupe allemand, spécialiste des logiciels pour les entreprises, avait reconnu que sa filiale américaine, TomorrowNow, avait téléchargé illégalement des millions de fichiers Oracle.
TIFFANY
Tiffany a publié un bénéfice de 55 millions de dollars au troisième trimestre, soit un chiffre de 0,43 dollar par action. L'an dernier, le groupe de joaillerie avait enregistré un résultat de 43,3 millions de dollars, soit 0,35 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 46 cents contre 37 cents attendu par les analystes. Tiffany a par ailleurs publié des ventes de 681,7 millions d'euros, en hausse de 14%, là où le marché attendait en moyenne un chiffre d'affaires de 652,8 millions.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Commandes de biens durables : cette statistique mesure la valeur des commandes de biens adressés aux entreprises du secteur manufacturier dont la durée de vie est supérieure à trois ans (voitures, ordinateurs, avions...). Elle est réputée comme un bon indicateur de l'activité future dans le secteur manufacturier. Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, sont considérées comme un bon guide des investissements des entreprises. On notera cependant le caractère volatil de cette statistique.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.