Selon les chefs d'entreprise interrogés en novembre 2010 par l'Insee, la conjoncture industrielle s'est légèrement dégradée : l'indicateur synthétique du climat des affaires a ainsi reculé de 2 points à 100. Il se situe désormais à son niveau moyen de longue période. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient un indice stable à 102. « L'indicateur de retournement en repli, bascule dans la zone neutre signalant une incertitude conjoncturelle », précise l'institut de statistique.
« Ce regain de pessimisme s'explique par trois raisons principales : les craintes sociales nées des dérapages autour de la réforme des retraites, l'appréciation excessive de l'euro et la faiblesse de la consommation, elle-même liée à la fragilité de l'emploi et à la fin de la prime à la casse », explique Marc Touati, économiste chez Assya Cie Financière. Selon lui, « l'économie française s'apprête à entrer dans une nouvelle vague de froid ».
Selon les industriels, l'activité passée a sensiblement ralenti en novembre, après avoir été dynamique depuis le mois d'avril. Les stocks de produits finis sont jugés moins légers qu'en octobre, mais demeurent à un niveau bas. Les carnets de commandes globaux se dégarnissent à nouveau et sont jugés très peu fournis. En revanche, les carnets de commandes étrangers se regarnissent et s'approchent de leur niveau moyen de long terme.
« Bien qu'en baisse, les perspectives personnelles de production pour les prochains mois se maintiennent à un niveau élevé », fait remarquer l'Insee. Les perspectives générales, qui représentent l'opinion des industriels sur l'activité de l'industrie dans son ensemble, restent également positives.