La Bourse de Paris a terminé jeudi en forte hausse (+1,99%) profitant d'un apaisement des craintes autour de l'Irlande et d'un indicateur d'activité américain bien meilleur que prévu.
L'indice parisien a progressé de 75,62 points à 3.867,97 points dans un volume d'échanges de 3,303 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a gagné 1,97% et Londres 1,34%. L'Eurostoxx 50 a pour sa part grimpé de 1,87%.
Après avoir déjà gagné 0,79% la veille, le marché parisien a poursuivi son ascension jeudi, encouragé par l'avancée des pourparlers sur le sauvetage des banques irlandaises.
"On se rend compte que Dublin n'a pas le choix et aura recours à une aide financière pour sauver son système bancaire", confirme Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
Une mission d'experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) est arrivée jeudi à Dublin pour entamer des discussions en ce sens.
Pour le gouverneur de la Banque Centrale d'Irlande, l'issue de ces entretiens devrait être la mise à disposition d'un prêt de "plusieurs dizaines de milliards d'euros".
"En soi, ce n'est pas une bonne nouvelle mais tout se passe dans le calme et non en catastrophe comme pour la Grèce", estime le gérant d'actions.
Une situation qui est propre à rassurer les investisseurs inquiets de voir éclater une nouvelle crise en zone euro, sachant que "la perception du risque" est le facteur moteur pour le marché depuis plusieurs séances, selon le gérant.
Mais, si ces éléments sont devenus plus favorables, "on ne peut exclure d'éventuelles rechutes", avertit M. Garabédian.
Autre point favorable du côté macroéconomique: l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie, aux Etats-Unis, a relancé le marché dans l'après-midi, en ressortant à 22,5 contre 5 attendu au mois de novembre.
La publication de cet indice a permis au marché de dépasser les 2%.
Sur le front des valeurs, les bancaires ont profité de ce climat: Société Générale a progressé de 3,18% à 42,82 euros, BNP Paribas de 2,56% à 53,64 euros, et dans une moindre mesure, Crédit Agricole (+0,54% à 11,12 euros).
Autre secteur en vue, l'automobile a profité de l'effervescence entourant le retour en Bourse de General Motors (GM) à Wall Street, moins d'un an et demi après sa sortie de faillite.
Cette entrée en Bourse est la plus grosse opération de ce type aux Etats-Unis en 2010, mais aussi "l'une des plus importantes de l'histoire", s'est félicité l'opérateur boursier NYSE. En prenant en compte les actions ordinaires et préférentielles ainsi que l'exercice des options d'émissions supplémentaires de titres, GM pourrait lever jusqu'à 23,1 milliards de dollars.
Renault a gagné 3,72% à 42,90 euros et Peugeot 5,63% à 30,65 euros. Concernant les équipementiers, Faurecia a progressé de 4,68% à 19,20 euros.
Schneider Electric a terminé en tête du CAC 40 (+6,01% à 109,30 euros), grâce à un relèvement d'objectif de cours par UBS, qui est passé de 95 à 105 euros. Cette modification intervient au lendemain d'une journée investisseurs. Hors CAC 40, Air France-KLM a vu son titre bondir de 5,71% à 13,97 euros, grâce à l'annonce de bénéfices au deuxième trimestre et par la révision à la hausse de ses prévisions annuelles.
Enfin, Safran a gagné 5,15% à 22,64 euros tandis que Zodiac Aerospace a cédé 1,72% à 51,87 euros, le marché tablant désormais sur le fait que Safran ne lancera pas d'OPA hostile sur Zodiac, ce qui permet à son titre de s'apprécier.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a demandé mercredi soir à Safran de clarifier sa position sur ses intentions par rapport à l'équipementier aéronautique français.