Gilbert Dupont a confirmé son opinion Accumuler et son objectif de cours de 32,50 euros sur Bourbon. Dans la continuité de son processus de recentrage sur son activité d'offshore pétrolier, le groupe a annoncé la cession du solde de sa participation dans Sucreries de Bourbon Tay Ninh (68,6% du capital) à un groupe d'investisseurs vietnamiens pour un montant de 34 millions d'euros. Le broker souligne que cette opération achève un désengagement des sucreries qui avait débuté en avril 2007 dans le cadre du plan stratégique 2003-2007.
Le prix de cession fait apparaître une décote de 24% par rapport au dernier cours. Au global, cette opération de cession aura rapporté un peu plus de 80 millions d'euros (dont une large part a été réalisée dans la première tranche de cession : 31,4% du capital pour un prix estimé de 47,8 millions) auquel s'ajoute les dividendes versés (environ 6 millions par an), une enveloppe finalement supérieure à ce qui avait été annoncé au départ (50 millions).
Parmi les actifs restant à céder, Bourbon détient encore un peu plus de 900 000 titres dans la société Gulfmark offshore récupérés à l'occasion de la cession de Rigdon Marine en 2008 (valorisés à 20 millions d'euros) et quelques autres actifs valorisés entre 10 et 15 millions, estime Gilbert Dupont.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les forces de la valeur
- La stratégie de Bourbon, dans le vrac comme pour les services aux compagnies pétrolières, est d'affréter les bateaux dans le cadre de contrats à long terme. Ce qui permet de lisser le chiffre d'affaires.
- La rentabilité d'un navire en propriété est toujours positive.
- Bourbon dispose d'une flotte jeune et donc plus moderne qui lui permet d'être très compétitif auprès des compagnies pétrolières, même quand le secteur est affecté par des surcapacités.
- Le plan stratégique 2015, présenté fin juin à Shanghaî, a été bien accueilli par les investisseurs. Le groupe prévoit d'investir 2 milliards de dollars pour continuer d'accroître et moderniser sa flotte de navires destinés au secteur pétrolier, dont le nombre devrait passer d'environ 360 en fin d'année dernière à 600 en 2015.
- Bourbon a pris le contrôle de sa filiale brésilienne Delba Maritima Navegaçao. Cette opération permet au groupe de consolider ses positions sur le marché Brésilien porteur et de renforcer à l'avenir ses positions commerciales et ses investissements.
Les faiblesses de la valeur
- Le groupe subit la pression à la baisse sur les prix du fait d'un ENVIRONNEMENT pétrolier dégradé. Il est également pénalisé par le retour des surcapacités, notamment dans les navires à forte capacité.
- Dans le vrac, le contexte est toujours difficile à appréhender avec une amélioration des cours du fret mais des décalages dans la livraison de nouveaux navires.
- Comme pour l'ensemble du secteur pétrolier, la valeur va manquer de visibilité en raison notamment des conséquences que pourrait avoir la marée noire dans le golfe du Mexique sur l'activité de Bourbon, que ce soit sur le plan réglementaire ou sur la demande des clients.
Comment suivre la valeur
- Bourbon dépend des cours du fret.
- Le groupe est dépendant également du dynamisme du marché de l'exploration - production pétrolière offshore. Un secteur soumis à l'évolution des cours du baril.
- L'évolution du dollar a de l'influence étant donné que le chiffre d'affaires est en grande partie libellé dans cette devise et les coûts dans d'autres devises.
- A suivre également la réglementation qui pourrait voir le jour suite à la marée noire dans le Golfe du Mexique.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.