
La Bourse de Paris a, après sa forte chute de mardi, récupéré un peu de terrain mercredi, gagnant 0,79% dans un marché toujours fébrile, focalisé sur la situation en Irlande et inquiet des mesures de resserrement monétaire prises en Chine
A la clôture, l'indice vedette s'est adjugé 29,88 points mais n'a pas réussi à franchir le seuil des 3.800 points, s'inscrivant à 3.792,35 points.
Les volumes sont restés minces avec 2,6 milliards d'euros de transactions.
La veille, le marché avait perdu 2,67%, soit la plus forte baisse depuis mi-août.
A Francfort, le Dax a gagné 0,55% et à Londres, le Footsie a pris 0,19%. Même tendance positive pour l'Eurostoxx 50 qui a progressé de 0,75% à 2.802,70 points. A Wall Street la tendance était également haussière dans la matinée de mercredi.
"On récupère quelque peu après le fort recul de mardi, grâce notamment à des rumeurs sur une aide internationale qui sera bientôt délivrée à l'Irlande pour son secteur bancaire", a indiqué Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
"Mais la situation reste préoccupante avec trois grandes interrogations macroéconomiques: comment sera gérée sur le long terme la situation des banques irlandaises et le déficit budgétaire de ce pays, quelles seront les prochaines mesures prises par les Chinois pour éviter un emballement de leur économie et quel sera l'avenir de la politique d'assouplissement monétaire aux Etats-Unis alors que les critiques sur cette politique s'accentuent", a résumé M. Marçais.
Un léger répit a eu lieu aujourd'hui mais ces incertitudes pèsent fortement sur le moral des investisseurs qui font preuve d'une extrême prudence.
Le rebond s'explique par une reprise technique mais également par des rumeurs sur un accord, dès ce week-end, concernant l'Irlande.
Une mission d'experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international (FMI) arrivera jeudi à Dublin, afin de préparer une aide éventuelle.
Aucune date butoir n'a été fixée mais le ministre des Finances irlandais Brian Lenihan a souligné que les discussions revêtaient un caractère d'"urgence".
En général très sensibles aux chiffres américains, les intervenants, focalisés sur l'Irlande, ont peu réagi à la dernière statistique sur l'inflation aux Etats-Unis. Pourtant l'évolution des prix (+0,2% en octobre par rapport à septembre) reste extrêmement faible outre-Atlantique et confirme les craintes d'une spirale déflationniste, ce qui est un grand risque pour les marchés.
Sur le plan des valeurs, les banques se sont redressées profitant d'une perspective de solution en Irlande: la Société Générale a gagné 2,02% à 41,5 euros, BNP Paribas (+1,49% à 52,3 euros) et Crédit Agricole (+0,55% à 11,06 euros).
Schneider Electric a gagné 1,78% à 103,1 euros, alors qu'il a réaffirmé, à l'occasion d'une journée investisseurs, son objectif à moyen terme d'une marge d'exploitation (Ebita) située entre 13% et 16%. Cette prévision est valable pour "un cycle économique normal, même après prise en compte de l'impact de consolidation d'Areva Distribution", racheté en juin, selon un communiqué
Soitec a affiché une belle performance et terminé la journée sur un gain de 6,45% à 8,68 euros, le marché saluant la forte réduction de sa perte semestrielle.
Du côté des baisses, Thales (-4,22% à 27,22 euros) a souffert d'un changement de recommandation par UBS et Axa (-1,09% à 12,73 euros) par Chevreux et Jefferies.