Credit Suisse a abaissé son objectif de cours sur CNP Assurances de 19,75 à 18,5 euros avec une recommandation inchangée à Neutre après la publication des résultats. L'assureur a publié un résultat net de 795 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Ce chiffre ne peut se comparer à la même période sur l'exercice précédent, le groupe ne donnant l'an dernier que des indications de chiffre d'affaires dans ses résultats trimestriels. L'activité a quant à elle progressé de 2,5% sur un an à 24,6 milliards d'euros en normes IFRS.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le modèle économique du groupe qui consiste à concevoir et à gérer en France 85% des produits d'épargne offre une bonne visibilité.
Grâce à son accès aux réseaux des Caisses d'Epargne et de la Banque Postale, CNP Assurances touche une vaste clientèle.
- Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires.
- La réforme sur le système des retraites, incitant à recourir à un régime par capitalisation, devrait profiter à l'assureur, qui dispose d'un réel savoir-faire dans le domaine des fonds de pension.
Les points faibles de la valeur
Le groupe n'a pas fait de prévisions pour 2010.
- La situation de CNP est complexe : le groupe étant public, il faudrait une loi pour le privatiser. Néanmoins, la crise du crédit a fait monter la pression sur ses actionnaires, notamment la Caisse d'Epargne.
- La CNP est encore trop peu présente à l'international et son offre de produit est jugée pas assez diversifiée.
- L'assureur est particulièrement sensible à l'évolution de la conjoncture en France, où il réalise 80% de son chiffre d'affaires.
Les investisseurs s'inquiètent de l'exposition des assureurs français à la dette grecque. Selon l'agence de notation S&P, ils détiennent environ 8 milliards d'euros d'obligations grecques sur les 20 milliards estimés pour l'ensemble des assureurs européens.
Autre sujet de préoccupation : le véritable impact des nouvelles règles Solvabilité II, qui n'ont pas encore été totalement fixées mais qui vont probablement décourager les investissements en actions, reste difficile à prévoir. Les assureurs français ont une exposition aux actions supérieure à la plupart de leurs concurrents étrangers.
Comment suivre la valeur
L'évolution du titre dépend désormais selon les analystes de la capacité du groupe à renouer avec la croissance en France, notamment avec les nouvelles offres.
- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties.
En tant que premier assureur de personnes en France, CNP dépend des tendances sur le marché de la retraite, de la santé et de l'épargne.
La fusion de l'un de ses actionnaires, la Caisse d'Epargne, avec le réseau Banques Populaires, pourrait à terme permettre au groupe d'équiper encore davantage de clients bancaires.
Les contraintes prudentielles imposées aux banques par Bâle III et Solvency II pourraient les inciter à céder leurs activités de bancassurance et relancer la spéculation sur CNP.
- Une éventuelle évolution législative autorisant les transferts de comptes d'assurance-vie d'un assureur à un autre tout en conservant les avantages fiscaux pourrait modifier le paysage du secteur.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Après cinq années de baisse, les professionnels estiment que les tarifs de l'assurance auto devraient être orientés à la hausse pour au moins trois ans. La progression pourrait se situer entre 3% et 5% en 2011. Sur trois ans, les assureurs espèrent une progression globale de près de 10%. Cette évolution résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs. Premièrement, avec une grande fréquence d'évènements climatiques (notamment tempêtes Klaus et Quinten), le nombre de demandes de réparation a explosé. De plus, la baisse du prix de l'essence a incité davantage de français à utiliser leur voiture. Le trafic routier a progressé entre 4% et 5% en 2009. Les automobiles respectent moins les limitations de vitesse, ce qui accroît le nombre d'accidents avec dégâts matériels (+2% en 2009). Enfin, le coût moyen des réparations s'est surenchéri (+3% à +4% par an). Conséquence : le ratio combiné de l'assurance auto, qui en rapportant les sinistres et les coûts aux primes est un indicateur clé, a gagné 7 points en 2009. A 109%, il a atteint son pire niveau depuis 1998. Les assureurs réagissent à cette détérioration en augmentant leurs tarifs.