Nomura a réitéré son opinion Neutre et son objectif de cours de 30 euros sur Lagardère après la publication du chiffre d'affaires du troisième trimestre. Le bureau d'études estime que la société dispose clairement de la capacité de dépasser ses objectifs 2010. Le broker a relevé sa prévision de résultat opérationnel pour les activités médias de 2,5% à 476 millions d'euros, ce qui représente une progression de 1% avant l'impact des changes alors que Lagardère anticipe un recul de 5%.
Il explique que la principale différence provient de l'estimation de la croissance annuelle des recettes publicitaires de Lagardère Active, qu'il estime désormais à 5,5% contre 4% auparavant et une prévision officielle de 3%. L'analyste ajoute que la prévision de la société d'une croissance d'environ de 5% des revenus publicitaires de Lagardère Active au dernier trimestre semble corroborer son estimation.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/Les points forts de la valeur/=
- Le groupe bénéficie d'un portefeuille d'activités équilibré dans les médias, avec des activités cycliques (presse et audiovisuel), qui dépendent des revenus publicitaires, et des métiers contra-cycliques, tels que la distribution et les livres, qui résistent mieux en cas de retournement conjoncturel.
- C'est le résultat du recentrage initié en 1998 qui rapproche Lagardère d'un pure player des médias, avec quatre branches d'activités détenues à 100%, à comparer au conglomérat sans synergies entre les différents métiers exercés à l'époque.
- Le groupe a relevé ses objectifs de croissance pour 2010.
- Le groupe bénéficie d'une structure financière solide.
=/Les points faibles de la valeur/=
- Le statut de commandite par actions de la société empêche toute tentative d'OPA qui pourrait offrir un potentiel de valorisation au cours du titre. Ce statut est remis en cause par l'homme d'affaires franco-américain Guy Wyser-Pratte, qui a récemment acquis 0,53% du capital de Lagardère à travers son fonds activiste.
- Plus généralement, le bras de fer entre Guy Wyser-Pratte et la direction, qu'il accuse de mauvaise gestion, rend la valeur volatile.
- La valeur subit encore une décote en Bourse du maintien de participations minoritaires dans plusieurs sociétés (Canal+, EADS, Marie Claire, Amaury, Le Monde...).
- La participation demeurant dans EADS brouille notamment l'image du groupe. La cession des minoritaires est en suspens, en raison des difficultés rencontrées par EADS sur l'A400M.
- L'activité défensive, Lagardère Publishing (Edition) pourrait, à moyen terme, subir une pression forte sur les prix, en raison du développement des livres électroniques.
- De façon structurelle, les magazines perdent des parts de marché face aux autres médias et subissent une chute de leurs recettes publicitaires.
- La branche Sports ne tient pas les promesses de croissance espérées depuis sa création, en 2007. Elle est réorganisée avec pour objectif d'en faire le leader mondial du sport d'ici cinq ans. Les retombées sont donc lointaines.
Comment suivre la valeur
- La valeur ne fait plus partie du CAC 40 à compter du 20 septembre 2010.
- Lagardère est une valeur défensive grâce à trois métiers (livres, distribution, droits sportifs). Moins de 20% de son chiffre d'affaires est issu de la publicité.
- L'activité Presse est non seulement sensible à la variation des revenus publicitaires mais aussi au cours du papier, qui constitue sa matière première de base.
- La poursuite du recentrage, avec la cession des participations minoritaires, est une priorité. Cela permettra de réduire la décote en Bourse. Mais ces cessions vont prendre du temps.
- Lagardère souhaite d'ailleurs introduire en Bourse de sa participation de 20% dans Canal+, valorisée 1,5 milliard d'euros dans les comptes du groupe, au plus tard en mars 2011. Lagardère ne peut introduire Canal+ en Bourse qu'entre le 15 mars et le 15 avril de chaque année, conformément au pacte d'actionnaires conclu avec Vivendi en 2007. La détermination de Lagardère est plutôt perçue comme une tactique pour relancer les négociations avec Vivendi.
- A suivre, le développement du livre numérique.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Les groupes avaient initialement choisi de ne pas faire payer leurs contenus en ligne, en misant sur les revenus publicitaires engendrés par l'audience. Ils revoient aujourd'hui leur position et mettent en place des systèmes de péage. Le britannique Times, appartenant au groupe News Corp., a choisi la formule du tout-payant sur le Web depuis le 1er juillet. Quant au New York Times, il introduira une formule payante début 2011. Il se dirige vers le freemium : une partie du contenu du site est gratuite tandis que l'autre est payante. En France, plusieurs quotidiens généralistes ont opté pour cette formule. En septembre 2009, Libération a rendu payants sur son site des articles de son quotidien papier. LeFigaro.fr a également introduit un système d'abonnement en février. LeMonde.fr, l'un des premiers à avoir facturé des contenus en 2002, réserve désormais les articles de son quotidien papier à la version payante de son site. Ces acteurs espèrent ainsi rentabiliser une audience qui s'établit à plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels et éviter la cannibalisation des contenus des versions papier.