Les divers indicateurs économiques publiés lundi aux Etats-Unis, à la veille d'une réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale (Fed), ont fait état d'une activité qui continue de croître lentement, avec une hausse des prix faible.
Les dépenses de consommation des ménages ont aligné en septembre leur troisième mois de hausse, de 0,2% par rapport au mois précédent, selon le département du Commerce.
C'est moins que ne le prévoyaient les analystes, mais cela constitue plutôt une bonne surprise au vu de la baisse du revenu disponible (après impôts et prélèvements sociaux) de 0,2%, la plus forte depuis juillet 2009.
"Le consommateur s'est un peu restreint en septembre par rapport à des mois de juillet et d'août relativement robustes", a commenté Chris Christopher, d'IHS Global Insight, saluant cependant "le plus fort trimestre depuis la fin 2006" pour la consommation.
Ces ménages restent prudents et ne dépensent "certainement pas assez pour que cette reprise très lente ne gagne en vigueur", a-t-il regretté.
Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, a trouvé ces chiffres "décourageants", insistant sur le fait qu'ils montraient les effets ravageurs du chômage sur la première économie mondiale.
Il a néanmoins relevé une lueur d'espoir dans les chiffres de l'activité de l'industrie manufacturière, qui s'est accélérée de manière inattendue en octobre, avec un indice à 56,9% contre 54,4% en septembre selon l'association professionnelle des directeurs d'achats ISM.
"La meilleure nouvelle est sur le front de l'embauche", avec une composante emploi à 57,7% en octobre, soit un rythme des effectifs et heures travaillées qui renvoie aux années d'avant la crise (2004 et 2005) ou qui ont suivi les récessions", a souligné M. Naroff.
Cet indicateur parmi les premiers publiés pour octobre, pourrait laisser espérer un quatrième trimestre un peu meilleur que le troisième qui "s'est achevé sur une note plutôt faible", a expliqué Ian Shepherdson, de HFE Economics.
Parmi les faiblesses de l'économie américaine, le département du Commerce a relevé les prix.
L'indice de l'inflation qui sert de référence à la politique monétaire, celui lié aux dépenses de consommation (PCE), a eu un nouvel accès de faiblesse en septembre.
Il s'est établi à 1,4% sur un an, soit autant que le chiffre révisé à la baisse pour le mois d'août. L'inflation dite de base (hors énergie et alimentation) est à son plus bas niveau depuis septembre 2001, à 1,2%, confirmant les inquiétudes des dirigeants de la Réserve fédérale qui croient à la menace d'une déflation.
Mercredi, le comité de politique monétaire de l'institution pourrait annoncer de nouvelles mesures de soutien à l'économie.
Enfin, sans surprise les dépenses de construction ont illustré les difficultés persistantes du BTP. Elles ont augmenté de 0,5% par rapport au mois d'août, où elles étaient à leur plus bas niveau depuis dix ans.