La Bourse de Paris est restée sur ses gardes avant une semaine cruciale pour les marchés, la prochaine réunion de la banque centrale américaine devant vraisemblablement déboucher sur un plan de soutien à l'économie, objet de toutes les spéculations.
Sur la semaine écoulée, l'indice parisien a perdu 0,90% pour terminer vendredi à 3.833,50 points, mettant fin à trois semaines de hausse consécutive.
Le CAC 40 a évolué ces derniers jours entre 3.800 et 3.900 points, obnubilé par la perspective d'une intervention de la Réserve fédérale américaine (Fed) que les investisseurs attendent depuis la rentrée.
La Fed, qui réunit son comité de politique monétaire mardi et mercredi, a laissé entendre, à plusieurs reprises, que de nouvelles mesures de soutien à l'économie américaine via l'injection de liquidités ("assouplissement quantitatif") pourraient être annoncées.
Dans ce contexte, les investisseurs ont cette semaine relégué au second plan les résultats d'entreprises et peu regardé les indicateurs, à l'exception de la croissance américaine du troisième trimestre (+2%), finalement sans surprise.
"Cette croissance laisse la porte ouverte à de nouvelles mesures de soutien", estime Christian Parisot, économiste chez Aurel. "Mais, pour les membres de la Fed, ce chiffre est décevant. Ils auraient espéré une croissance plus forte, supérieur à 3%, afin de permettre (...) un recul du chômage".
Les spéculations sur l'ampleur et le calendrier des mesures annoncées par la Fed "font rage", s'étalant de "quelques centaines de milliards pour les plus modérés, jusqu'aux milliers de milliards avancés par quelques banques anglo-saxonnes", souligne Jean-Paul Pierret de Dexia Securities. La perspective de mesures moins importantes que prévu a d'ailleurs pesé cette semaine.
Seule certitude: les investisseurs tablent sur un chiffre massif et un plan d'action immédiat.
Certains analystes imaginent que ces annonces pourraient propulser le CAC 40 vers ses plus hauts niveaux de l'année et lui permettre de se rattraper par rapport à d'autres indices boursiers.
Il a en effet perdu plus de 2% depuis début 2010, tandis que les indices américains ont progressé de plus de 6% et le Dax allemand de 10%.
Outre un risque de déception évident, les annonces de la Fed pourraient ne pas obtenir l'effet escompté car elles sont déjà intégrées dans les cours, tout comme les résultats relativement solides des entreprises, avertissent les stratégistes de BNP dans leur note hebdomadaire.
La semaine prochaine, entièrement placée sous le signe des Etats-Unis, sera également marquée par les élections de mi-mandat qui pourraient voir le président Obama perdre mardi sa majorité au Congrès.
Sur le plan macroéconomique, la publication de l'ISM manufacturier (lundi), à l'origine du rebond des marchés il y a deux mois, et les chiffres mensuels de l'emploi américain pour le mois d'octobre (vendredi) seront suivis.
Autres événements propres à retenir l'attention, cette fois-ci en Europe: les réunions jeudi des banques centrales européenne et britannique, dont aucune inflexion majeure n'est attendue.
Enfin, les publications de sociétés se poursuivront et pourront soutenir le marché, si elles sont solides notamment en ce qui concerne les chiffres d'affaires, reflet de la demande. En revanche, toute déception sera sanctionnée, dans un marché qui risque d'être volatil, affirme Arnauld de Champvallier de Turgot AM.