
La Bourse de New York a fini sans direction mercredi, à l'issue d'une séance pendant laquelle les investisseurs se sont interrogés sur les mesures que prépare la banque centrale américaine (Fed): le Dow Jones a perdu 0,39% et le Nasdaq a gagné 0,24%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 43,18 points à 11.126,28 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, a progressé de 5,97 points à 2.503,26 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,27% (3,19 points) à 1.182,45 points.
"L'actualité a été dominée par un article du Wall Street Journal qui a dit que les mesures d'assouplissement monétaire ne seraient peut-être pas aussi massives qu'attendu", a rapporté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
"Cela a fourni une excuse pour prendre des bénéfices", alors que le Dow Jones avait fini mardi au plus haut depuis six mois, a-t-il ajouté.
Les marchés ont fortement progressé depuis que la banque centrale a dit en septembre être prête à adopter de nouvelles mesures de relance de l'activité. Elle tient sa prochaine réunion mardi et mercredi.
Mais le quotidien des affaires américain explique que la Fed "va probablement annoncer un programme de rachat de bons du Trésor américain pour quelques centaines de milliards de dollars étalé sur plusieurs mois, une approche mesurée qui contrasterait avec les rachats de 2.000 milliards dévoilés pendant la crise financière".
"On sait que la Fed va intervenir, l'effet de surprise de cette augmentation de liquidités est déjà dans les cours", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. "Ce qu'on regarde, c'est qu'on a des ventes de maisons extrêmement faibles, on a des commandes de biens durables décevantes, et on n'a pas forcément trouvé un relais d'optimisme sur la journée".
Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont rebondi bien plus que prévu en septembre (+3,3%). Mais hors transports, l'indicateur est en recul de 0,8%, alors que les analystes l'attendait en hausse.
Les ventes de maisons individuelles ont progressé (+6,6%) plus que prévu en septembre, mais restent à un faible niveau.
"On regarde de nouveau la dette des pays du Sud de l'Europe --la Grèce, l'Irlande-- il y a des inquiétudes sur la solvabilité de ces pays", a aussi relevé M. Volokhine. "Il y a un retour sur le dollar comme valeur refuge, et chaque fois que le dollar fait une petite avance, le marché recule".
Les cours des matières premières, vendues en dollars, ont pâti de ce mouvement, entraînant les entreprises en dépendant, comme le producteur d'aluminium Alcoa (-1,32%) ou encore les pétroliers ExxonMobil (-1,29%), Chevron (-0,99%) et ou encore Conocophillips (-1,22%). Ce dernier a pourtant annoncé un profit trimestriel doublé sur un an.
Le secteur technologique a en revanche été emmené à la hausse par le fabricant de composants électroniques Broadcom (+11,66% à 41,56 dollars), qui a publié des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu.
Le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble a gagné 0,35% à 63,08 dollars. Son bénéfice trimestriel s'affiche en baisse sur un an, mais supérieur aux attentes des analystes.
La banque Lazard (+1,63% à 38,63 dollars), le groupe papetier International Paper (+4,48% à 24,94 dollars), le câblo-opérateur Comcast (+2,90% à 20,21 dollars) ont également publié des résultats meilleurs que prévu.
Les investisseurs ont été déçus par les pertes de l'opérateur télécom Sprint (-9,85% à 4,30 dollars), ou encore par les publications de l'équipementier automobile Molex (-7,67% à 20,82 dollars) et du spécialiste de l'électroménager Whirlpool (-4,12% à 81,04 dollars).
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,712% contre 2,636% mardi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,041% contre 3,994% la veille.