
Stabilisée à ses plus hauts niveaux depuis mai, la Bourse de New York va être animée la semaine prochaine par une avalanche de résultats de sociétés, avec en ligne de mire deux événements de début novembre aux Etats-Unis: élections et réunion de la banque centrale.
"On a tellement monté en six semaines que le marché montre un peu de fatigue", observe Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"On est revenu à des niveaux où il rencontre une certaine résistance et anticipe déjà beaucoup de nouvelle", estime-t-il. "Maintenant c'est une question de temps. On a les élections (le 2 novembre) et une réunion de politique monétaire (le 3 novembre) qui arrivent. Beaucoup de questions trouveront alors leur réponse".
Sur la semaine écoulée, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, le Dow Jones, a progressé de 0,51% à 11.062,78 points. Il a fini mercredi à 10.096,08 points, son plus haut niveau depuis début mai.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 2,78% à 2.468,77 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 0,95% à 1.176,19 points.
"Le marché a quand même eu un mois de septembre très puissant, un mois d'octobre sur la même voie, donc on a une phase d'hésitation normale, assez technique, qui peut se justifier aussi par une actualité économique qui n'est pas forcément très bonne", juge Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis.
Les indicateurs sont en effet restés mitigés, avec quelques déceptions, comme une hausse du nombre hebdomadaire d'inscriptions au chômage et un recul de la confiance des ménages.
Mais les indices boursiers ont continué à s'orienter vers le haut, avec deux mots comme principal moteur: assouplissement quantitatif.
L'adoption de ces mesures monétaires, qui consistent en des injections de liquidités sur les marchés du crédit pour soutenir l'activité, est désormais acquise pour la plupart des investisseurs, qui parient sur une annonce lors de la prochaine réunion de la banque centrale (Fed) début novembre.
Deux événements ont renforcé cette conviction. Publiées mardi, les minutes de la dernière réunion de l'institution ont montré qu'elle se préparait à prendre des mesures supplémentaires "sous peu". Lors d'un discours prononcé vendredi, son patron, Ben Bernanke, a également livré des commentaires dans ce sens.
"Le cadre, ça fait longtemps qu'on le connaît, maintenant il faut des montants", explique M. Lefeuvre. "Tant qu'on ne les a pas, le marché est dirigé par l'actualité".
"Le marché voit que la Réserve fédérale va continuer de garantir un accès facile aux liquidités, de faibles taux d'intérêt, qu'elle va acheter des obligations pour stimuler l'économie", commente Dean Barber, président Barber Financial Group.
"Cela pousse les cours vers le haut, avec les résultats: les entreprises ont fait un excellent travail pour réduire leurs coûts pour faire augmenter leurs bénéfices".
Les premières grandes sociétés à diffuser leurs résultats du troisième trimestre ont en majorité dépassé les attentes malgré le ralentissement de l'économie cet été.
Mais "c'est du court terme, un piège classique dans un marché baissier", prévient M. Barber. "On ne peut pas dire que les choses aillent mieux qu'il y a trois ans. On a des montagnes de dette, au niveau individuel comme des sociétés".
En attendant d'en savoir plus sur la politique de la Fed, la place new-yorkaise sera agitée la semaine prochaine par un grand nombre de résultats, notamment une dizaine de valeur du Dow Jones.
Le marché surveillera aussi mercredi le Livre Beige, rapport de conjoncture de la banque centrale.
Les principaux indicateurs économiques américains seront lundi la production industrielle, mardi les chiffres la construction de logements, jeudi l'indice composite d'activité.