Les marchés actions américains devraient rebondir soutenus par des résultats d'entreprises satisfaisants (AMD, Mattel et surtout Google) et des indicateurs économiques supérieurs aux attentes. De plus, le discours du patron de la Fed, Ben Bernanke, semble avoir été apprécié par les investisseurs. Ce dernier a confirmé que le niveau élevé du chômage et la faiblesse de l'inflation appelaient à un nouvel assouplissement de la politique monétaire américaine. A 15h05, les futures sur S&P 500 et Nasdaq 100 gagnaient respectivement 0,21% à 1176 points et 0,46% à 2071,50 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont terminé en légère baisse, pénalisés par les valeurs du secteur bancaire. Les investisseurs s'inquiètent des conséquences d'une grande enquête sur les pratiques du secteur du crédit immobilier. Le repli des indices a été limité par la baisse du dollar qui soutient la reprise. La hausse inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage n'a pas eu d'impact sur les marchés. Ces derniers misent sur une intervention de la Fed pour soutenir la croissance. Le Dow Jones a perdu 0,01% à 11094,57 points. Le Nasdaq Composite a cédé 0,24% à 2435,38 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'activité manufacturière dans l'Etat de New York a progressé bien plus vivement qu'attendu au mois d'octobre, selon l'indice Empire State mesuré par la Fed de New York. Cet indice manufacturier est ressorti à 15,73 contre 4,14 en septembre. Les économistes tablaient sur 6,50.
Les prix à la consommation (inflation) aux Etats-Unis ont progressé de 0,1% au mois de septembre. Les économistes attendaient une hausse de 0,2%. En revanche, les prix hors alimentation et énergie sont restés stables contre un consensus de +0,1%. Sur un an, l'inflation ressort à 1,1% (consensus de +1,2%). Hors alimentation et énergie, la hausse des prix s'établit sur un an à +0,8% (consensus +0,9%). Par ailleurs, le salaire réel a reculé de 0,1% sur un mois alors que les économistes tablaient sur sa stabilité.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont progressé de 0,6% au mois de septembre contre un consensus de +0,4%. De plus, le chiffre d'août a été révisé en hausse à +0,7% contre +0,4% lors la précédente estimation.
L'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour octobre sera publié à 15h55 et les stocks des entreprises pour le mois d'août à 16 heures.
Les valeurs à suivre
AMD
Le fabricant de microprocesseurs AMD a dévoilé hier soir des résultats supérieurs aux attentes. Le challenger d'Intel a enregistré une perte nette de 118 millions de dollars, soit 17 cents par action, contre une perte de 128 millions de dollars, ou 18 cents par action, un an plus tôt. Le bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, s'est élevé à 15 cents, soit 9 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a progressé de 16% à 1,62 milliard de dollars, soit légèrement mieux qu'attendu par Wall Street, 1,61 milliard de dollars.
GENERAL ELECTRIC
Le conglomérat General Electric a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes, mais des ventes décevantes. La firme américaine a réalisé un bénéfice net de 2,055 milliards de dollars, soit 18 cents par action au troisième trimestre, contre 2,494 milliards de dollars, soit 23 cents par action, un an plus tôt. Le bénéfice par action au titre des activités poursuivies s'est élevé à 29 cents, soit 2 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Les ventes ont reculé de 5,1% à 35,89 milliards de dollars, inférieures aux attentes de Wall Street de 37,54 milliards de dollars.
Le célèbre moteur de recherche Google a dévoilé des comptes meilleurs que prévu au troisième trimestre. La firme de Mountain View (Californie) a réalisé un bénéfice net de 2,17 milliards de dollars, soit 6,72 dollars par action, à comparer avec 1,64 milliard de dollars, soit 5,13 dollars par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 7,64 dollars, ce qui est bien supérieur au consensus Thomson Reuters de 6,69 dollars. Le chiffre d'affaires a progressé de 23% à 7,29 milliards de dollars.
MATTEL
Mattel, a publié un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, soutenu par les ventes de ses poupées Barbie et des princesses Disney. Le numéro un mondial du jouet a réalisé au troisième trimestre (juillet à septembre) un bénéfice net en hausse de 23% à 283,3 millions de dollars, ou 77 cents par action. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 76 cents. Le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 1,83 milliard de dollars, soit moins que le 1,94 milliard du dollars du consensus.
SEAGATE
Le fabricant de disques durs Seagate a annoncé hier soir être discussion en vue d'un rachat. Selon Reuters, qui cite deux sources proches du dossier, c'est le fonds d'investissement TPG Capital qui participerait aux discussions. Si le fonds Silver Lake n'est plus dans la course, d'autres fonds comme Bain Capital pourraient être intéressés par Seagate, affirme l'une des sources.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.