
La Bourse de Paris s'est hissée cette semaine au-dessus des 3.800 points, grâce aux premiers résultats d'entreprises et au coup de pouce attendu de la Fed à l'économie américaine, mais le cap pourrait être difficile à maintenir d'ici la prochaine réunion de la banque centrale.
Sur la semaine écoulée, l'indice parisien a gagné 1,70% pour s'établir à 3.827,37 points, revenant en clôture à ses niveaux de début mai.
La progression du marché et le franchissement des 3.800 points tiennent essentiellement à un événement: la publication des minutes de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi soir.
Le démarrage de la saison des résultats et le risque d'une paralysie de l'économie française, en raison de mouvements de grève, ont été relégués au second plan voire occultés par le marché parisien.
En laissant entendre que de nouvelles mesures de soutien à l'économie pourraient être mises en place prochainement, la banque centrale américaine a conforté des marchés qui pariaient sur cette OPTION depuis la rentrée.
"On est en train d'inverser la tendance en quittant le canal dans lequel évoluait le marché depuis plusieurs mois", souligne Romain Boscher, directeur des gestions chez Groupama AM, estimant que les investisseurs retrouvent de l'appétit pour le risque "par nécessité".
Après s'être détournés des actions, au profit des obligations d'Etat, ils reviennent vers ces actifs sous-évalués et de facto peu chers.
Fort de cette dynamique positive, le marché devrait poursuivre sur sa lancée, même si ce ne sont pas "les fondamentaux (indicateurs et annonces d'entreprises) qui le font évoluer", souligne Frédéric Buzaré, directeur de la gestion chez Dexia AM, mais les anticipations autour de la Fed.
La question est désormais de savoir jusqu'où et pendant de temps va monter le marché ?, estime le gérant, le risque étant d'alimenter une hausse très fragile tant que les modalités des mesures de la Fed ne seront pas dévoilées.
D'ici là, les investisseurs risquent de garder un oeil sur les indicateurs macroéconomiques pour évaluer l'ampleur de ces mesures.
Les résultats d'entreprises risquent eux une nouvelle fois d'être éclipsés. "Certes, ils pourraient encore être bons au troisième trimestre, mais les bonnes surprises seraient moins nombreuses que ces derniers mois", confirment les analystes de la maison de courtage Aurel.
La semaine prochaine sera pourtant riche sur ce plan, avec la publication de résultats aux Etats-Unis d'IBM, Apple, Coca Cola, Goldman Sachs, Boeing ... et en France ceux d'Accor, Danone, Peugeot, L'Oréal et Publicis.
Sur le plan macroéconomique, les investisseurs n'auront pas grand chose à se mettre sous la dent, hormis les mises en chantier de logements et permis de construire de septembre outre-Atlantique et le rapport de conjoncture de la Fed, autrement connu comme le livre beige.