Oddo a abaissé sa recommandation sur Sodexo d'Acheter à Accumuler avec un objectif de cours de 52 euros. L'analyste explique cette dégradation par des raisons de valorisation et pour avaliser l'effet négatif de la baisse du dollar. Il dit rester convaincu que le momentum est bon pour le secteur du catering, mais ajoute que le newsflow est partiellement intégré dans les cours selon lui.
« Si le groupe garde une marge de manoeuvre pour améliorer ses marges, le contexte de conquêtes de parts de marché, d'inflation sur produits alimentaires et compte tenu du momentum toujours mauvais sur l'activité Motivation Solutions, nous doutons d'un fort accroissement des marges », déplore Oddo.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- L'activité du groupe s'appuie en grande partie sur des contrats à long terme, ce qui garantit une bonne visibilité sur les résultats.
- Les deux tiers de l'activité et des profits du groupe sont réalisés auprès de donneurs d'ordres peu ou pas sensibles à la conjoncture : écoles et universités, prisons, hôpitaux ou encore administrations et collectivités publiques.
- Sodexo est très attaché au service client et à la diversification des prestations proposées, afin d'accroître la rentabilité des contrats existants.
- Le groupe est en phase de recentrage sur la « gestion des installations », qui recouvre les domaines de l'énergie, des services traditionnels de gestion et d'entretien des bâtiments ainsi que des services généraux, au détriment du pôle restauration.
- Si le marché de la restauration d'entreprise est mature, le marché du multiservice, qui consiste à proposer aux collaborateurs des entreprises clientes une offre variée sur le lieu de travail, recèle un fort potentiel.
- La situation financière reste solide.
Les points faibles de la valeur
- Le taux de sous-traitance dans la restauration d'entreprise est déjà très élevé, ce qui limite la croissance de ce marché, par ailleurs devenu très concurrentiel.
- L'absence de Sodexo dans la restauration commerciale concédée (les chaînes présentes dans les aéroports, gares, autoroutes...) réduit sa puissance d'achat auprès de ses fournisseurs.
- Le groupe est en partie sensible au ralentissement conjoncturel : les suppressions d'effectifs, les restrictions de budget au niveau des entreprises et des dépenses de loisirs pèsent sur une partie de son chiffre d'affaires.
- En tant que prestataire de restauration et de services, le groupe est exposé à certains risques en matière environnementale (crises alimentaires) et doit se conformer à des contraintes réglementaires d'hygiène et de sécurité.
- Le groupe est toujours très prudent dans ses prévisions chiffrées, ce qui peut être source de déception pour le marché.
- Le groupe avoue ne pas pouvoir « maîtriser totalement le calendrier » de son recentrage stratégique sur la « gestion des installations ».
Comment suivre la valeur
- Les deux tiers de l'activité de Sodexo étant peu sensible à la conjoncture, Sodexo est une valeur habituellement défensive.
- Le groupe étant très présent en Amérique du Nord (40% du chiffre d'affaires), l'évolution du cours du dollar a une grande influence sur les résultats du groupe.
- Si la croissance organique reste la priorité, Sodexo ne s'interdit pas de saisir de nouvelles opportunités d'acquisitions ciblées.
- La cotation le 2 juillet 2010 d'Edenred, pôle services prépayés d'Accor et leader mondial devant Sodexo, est à suivre. Cette opération va donner plus de visibilité et permettre une meilleure compréhension du métier « chèque et titres de paiement » (branche Solutions de Motivation) de la part des investisseurs.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
En France, l'emploi intérimaire, qui a commencé à redémarrer fin 2009, a continué sa progression, en juin. Le rythme a été un peu supérieur aux mois passés, avec une hausse de 1,3% sur un mois et de 24,8% sur un an. L'augmentation avait été plus faible au mois de mai (+0,3% sur un mois et +22,8% sur un an) mais à peu près équivalente en avril (+1,7 % sur un mois et +24,6 % sur un an). Cette donnée n'est pas spécifique à la France car l'intérim se redresse également à l'étranger, notamment aux Etats-Unis. C'est ce que confirment les chiffres publiés par le leader mondial du secteur, Adecco. Il a bénéficié d'une croissance de 16% de son chiffre d'affaires en juillet et août. Selon le groupe le taux de pénétration sur le marché du travail de la part de l'intérim remonte aux tats-Unis. Il avait chuté à 1,3% pendant la crise et se situe désormais à 1,6%.