
La Bourse de Paris a terminé mercredi en hausse, le CAC 40 prenant 0,88%, malgré la dégradation de la note irlandaise et une mauvaise surprise concernant l'emploi américain en septembre.
L'indice vedette a gagné 32,98 points à 3.764,91 points dans un volume d'échanges de 3,786 milliards d'euros. Mardi, il avait rebondi de 2,25% mettant fin à six séances de baisse consécutives.
Sur les autres places européennes, Francfort a progressé de 0,88%, Londres de 0,81% et l'Eurostoxx 50 de 0,78%.
Poursuivant sur sa lancée de la veille, le marché parisien a ouvert en hausse mercredi et a accentué ses gains en dépit de vents contraires.
L'enquête du cabinet ADP sur l'emploi américain a montré en septembre que le secteur privé s'est remis à détruire des emplois au lieu d'en créer, prenant les observateurs du marché à rebrousse-poil.
Pour Julien Thomas, économiste chez Natixis, cette nouvelle est à relativiser car le marché du travail américain est en définitive "en voie d'amélioration. Certes à un rythme lent qui ne devrait pas permettre de tirer un trait rapidement sur les 8,5 millions d'emplois supprimés avec la crise".
Même son de cloche pour Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez B*Capital (groupe BNP Paribas), qui rappelle que les chiffres de cette enquête ont déjà montré par le passé une forte volatilité et qu'ils sont très loin des 700.000 postes détruits dans le secteur privé il y a un an.
Autre nouvelle qui aurait pu ternir le moral des investisseurs: la note de l'Irlande a été abaissée d'un cran par l'agence de notation Fitch, mais cela était largement anticipé par le marché.
"On se disait bien que ça allait arriver", confirme M. Lamielle. "Mais entre-temps, le discours de la Chine (qui s'est dite prête à acheter des obligations grecques) peut s'étendre à d'autres pays en difficulté. Cela constitue un facteur de soutien pour les dettes des pays les moins bien notés", a-t-il estimé.
Après être revenu dans la fourchette comprise entre 3.700 et 3.800 points, le marché parisien se prépare au démarrage "officiel" jeudi de la saison des résultats avec Alcoa et aux chiffres de l'emploi américain attendus vendredi.
Les valeurs les plus cycliques (dépendantes de la conjoncture) ont été à l'honneur, notamment celles liées à la construction, comme Lafarge (+3,24% à 43,35 euros) et Saint Gobain (+2,32% à 33,50 euros).
Les financières ont un peu moins profité de ce mouvement: Société Générale a gagné 1,98% à 43,16 euros et BNP Paribas 0,66% à 53,35 euros.
La fermeté de l'euro, qui est repassé au-dessus de 1,39 dollar pour la première fois depuis huit mois, a fortement pesé sur le titre du groupe d'aéronautique et de défense EADS (-2,85% à 18,07 euros) qui a enregistré la plus forte baisse du CAC 40.
Le titre de l'électricien EDF a souffert (-2,11% à 30,78 euros) alors que le coût pour la construction du projet de stockage profond des déchets nucléaires pourrait être revu à la hausse. Il était jusqu'à présent évalué à 15 milliards d'euros, mais le chiffre de 35 milliards a été avancé dans le cadre d'un groupe de travail prenant en compte de nouvelles normes de sûreté, selon une source proche du dossier.
Hors CAC 40, Bonduelle a continué de reculer (-3,21% à 60 euros) après avoir perdu près de 10% mardi. Le groupe agroalimentaire avait annoncé qu'il prévoyait un exercice 2011 difficile.