(AOF / Funds) - "(...) nous considérons maintenant que l'assouplissement quantitatif de la Fed (surtout avec un taux 2 ans américain à 0,39%) est dans les cours et que la BCE pourrait se montrer en revanche plus prudente surtout si l'euro continue à grimper. Aussi, nous recommandons de jouer la réduction du spread 5 ans swap euro/US", recommande Natixis.
"Nous considérons ici les courbes obligataires allemande et américaine. Sur la première, le spread 10a-2a est passé d'un plus haut (pour l'année 2010) de 236pb en mai à un plus bas de 143pb aujourd'hui. Le spread 10a-2a US a quant à lui atteint un plus haut à 291pb en février ; il s'affiche aujourd'hui à 208pb, après être passé par un plus bas de 196pb fin août."
"La première explication de ce phénomène est technique, ou statistique. Sur pratiquement toute
l'année aux Etats-Unis, depuis le milieu de l'année environ en Allemagne, la volatilité des rendements longs est en général plus forte que celle des rendements courts."
"Rappelons qu'en temps normal, c'est l'inverse que l'on observe : ce sont les maturités courtes qui font la courbe. La raison pour laquelle le long explique désormais l'essentiel des mouvements de courbe est assez simple à comprendre. Les maturités courtes sont principalement influencées par les taux directeurs. Les maturités longues sont moins sensibles aux taux directeurs, mais captent davantage une quantité d'autres facteurs, comme les perspectives budgétaires de long terme, les anticipations inflationnistes, ou encore la volatilité."
"Certes, en théorie, dans un contexte où les incertitudes sont très fortes, les investisseurs préfèrent les papiers souverains courts (peu sensibles). Mais le rendement du Tnote US n'est plus aujourd'hui que de 0,41% (un plus bas historique) : ces papiers courts sont donc extraordinairement chers, et auront du mal à se renchérir davantage."
"Le comportement futur des courbes de taux va dépendre d'un certain nombre de facteurs, spécifiques à chaque région. Aux Etats-Unis, la politique de quantitative easing pourrait être relancée par la Fed le 3 novembre prochain. Le débat ne semble d'ailleurs plus tant porter sur le si mais sur le comment. Mais l'objectif sera bien de maintenir les taux longs aussi bas que possible. Si les montants évoqués (1.000 milliards de dollars) correspondent à la réalité (quelle que soit la manière avec laquelle ces 1.000 milliards sont répartis), l'impact de ce nouveau quantitative easing devrait être conséquent : le spread 10a-2a devrait rester faible."
"En zone euro, la crise financière est loin d'être terminée. Le Bund devrait donc continuer de jouer son rôle de valeur refuge, et rester bien soutenu. Depuis début août, on retrouve d'ailleurs une matrice de corrélations entre les rendements des obligations souveraines européennes qui n'est pas sans rappeler celle que l'on observait au printemps dernier."
"Le comportement du Bund dépendra aussi, évidemment, de l'activation ou non de l'EFSF, et d'autres facteurs spécifiques à l'euro. Notre sentiment est que les Etats européens en difficulté feront tout (autrement dit essaieront de rassurer les marchés par la réduction de leurs déficits budgétaires) pour continuer à se financer dans le marché. A terme, cela pourrait détendre les spreads intra-UEM et limiter le potentiel d'aplatissement supplémentaire de la courbe allemande."