Le Royaume-Uni a enregistré une croissance de 1,2% au 2e trimestre, a confirmé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS) dans son estimation finale, mais cette performance marque sans doute un point haut avant un net ralentissement.
Sur les douze derniers mois, la croissance britannique est estimée à 1,7%, une autre confirmation qui était attendue par les analystes.
Par ailleurs, l'ONS a révisé son chiffre pour l'année 2009, estimant à 5% la baisse du PIB durant cette période contre 4,9% dans sa précédente estimation.
Le pays était entré en récession au deuxième trimestre 2008 et en était officiellement sorti au troisième trimestre 2009.
Le croissance du 2e trimestre de cette année est la plus forte depuis le premier trimestre 2001. Elle a été tirée par le secteur de la construction (+9,5% selon un chiffre révisé à la hausse, une performance inégalée depuis 1963).
La consommation des ménages a retrouvé de la vigueur (+0,7%), mais les économistes s'inquiètent du taux d'épargne des ménages, passé de 5,5% au 1er trimestre 2010 à 3,2% au second. Signe, selon Howard Archer de IHS Global Insight, que "les consommateurs ne vont sans doute pas pouvoir continuer à dépenser autant".
Il table, comme la plupart de ses confrères, sur une croissance de 1,6% pour l'ensemble de l'année 2010.
L'ensemble des économistes estime inévitable un ralentissement de la consommation des ménages lié aux mesures d'austérité budgétaire que le gouvernement doit détailler en octobre.
Les coupes drastiques attendues seront couplées à des suppressions d'emploi massives dans le secteur public (jusqu'à 600.000 postes en quatre ans) et à une hausse en janvier de la TVA de 17,5% à 20%.
Le Fonds monétaire international (FMI) a apporté lundi un soutien appuyé à la politique d'austérité du gouvernement du conservateur David Cameron, en estimant qu'elle était indispensable et ne tuerait pas la reprise économique.
Dans son rapport annuel sur l'état de l'économie en Grande-Bretagne, le FMI a estimé que la reprise y était en cours à un rythme "modéré", tablant sur une croissance de 2% en 2011, alors que le gouvernement mise sur 2,6%.