(AOF / Funds) - "Nous nous montrons aujourd'hui plus positifs à l'égard des obligations d'Etat, tout en restant cependant neutres en raison de leurs valorisations élevées. Nous favorisons par ailleurs les obligations d'entreprises à haut rendement, qui devraient relativement bien résister dans notre scénario de croissance faible. Dans l'ensemble, la prudence reste le maître-mot de NOS recommandations de stratégie d'investissement, reflétant ainsi notre prévision d'une croissance modérée", note BNP-Paribas IP dans sa lettre hebdomadaire.
"S'appuyant sur une amélioration des statistiques économiques américaines, les marchés boursiers ont continué sur leur belle lancée du début du mois de septembre. Les taux des obligations allemandes à dix ans ont enregistré une hausse légèrement plus importante que leurs équivalents américains. Il se trouve en effet que les spreads de risque des obligations d'tat grecques, espagnoles et irlandaises se sont resserrés et que, par conséquent, les flux de capitaux vers les valeurs refuge que sont les Bunds allemands ont diminué, certes dans des proportions minimes", estime le gestionnaire.
"Nous conservons notre position neutre sur les actions émergentes malgré un ralentissement de la croissance sur les marchés émergents cycliques, parmi lesquels la Corée du Sud, Taîwan et, dans une moindre mesure, le Brésil."
"Aux tats-Unis, les chiffres ont montré une croissance modeste et une réduction du déficit commercial au mois de juillet : le solde de la balance commerciale est conforme aux plans, ce qui devrait soutenir l'économie au troisième trimestre. Les ventes au détail américaines ont repris du poil de la bête au mois d'août, sans pour autant rattraper leur rythme du printemps. Le crédit américain à la consommation a continué sa descente aux enfers en juillet, se repliant de 3,6 milliards de dollars américains, tandis que la confiance des directeurs de petites entreprises s'est légèrement améliorée, tout en restant cependant à des niveaux historiquement bas. Ce secteur est en effet le plus touché par le durcissement des conditions de crédit."
"Le ralentissement persistant de la croissance de certains marchés émergents a été confirmé par les dernières données sur la production industrielle. Cette production s'est rapidement contractée dans certains pays émergents majeurs, passant même dans certains cas sous le niveau de croissance de la production dans les pays industrialisés. Il s'agit là d'une situation que nous n'avons plus observée sur les marchés depuis quelques années. Toutefois, plusieurs éléments indiquent que ce phénomène est en grande partie lié à la fin du cycle d'ajustement des stocks qui, plus tôt dans l'année, a davantage dopé la croissance : il ne faut donc pas y voir des facteurs plus préoccupants. Le rythme de croissance de la Chine reste soutenu, révélant que les craintes d'un net ralentissement à la suite d'un durcissement monétaire étaient peut-être exagérées. Les ventes au détail chinoises ont par ailleurs poursuivi leur ascension au mois d'août."
"La forte croissance en zone euro au cours des derniers mois a entraîné une révision à la hausse des prévisions de croissance pour 2010. La Commission européenne, par exemple, a fait passer ses estimations pour cette année de 0,9% à 1,7% malgré la prévision d'un ralentissement de la croissance aux troisième et quatrième trimestres. Et il y a bel et bien des signes d'essoufflement. L'indice allemand ZEW, un indicateur avancé, a ainsi régressé pour atteindre -4,3 en septembre, signant là son cinquième recul consécutif et son plus bas niveau depuis février 2009. L'indice présage à l'heure actuelle une interruption de la croissance, ce qui nous semble néanmoins excessif. La production industrielle européenne a stagné en juillet, à l'instar de l'emploi au deuxième trimestre, et ce malgré une forte croissance du PIB. L'inflation en zone euro s'élevait à 1,6% en août - un niveau conforme aux attentes - l'inflation de base se maintenant à 1% et indiquant que les pressions inflationnistes restent faibles."