La hausse des prix à la consommation du mois d'août aux Etats-Unis apaise les craintes de déflation réapparues dans le pays au début de l'été sans toutefois les dissiper totalement.
L'indice des prix à la consommation a progressé de 0,3% par rapport au mois précédent, soit autant qu'en juillet, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés vendredi.
Tirée par les prix de l'essence (+3,9%), l'inflation a été un peu plus forte que ne le prévoyaient les analystes, qui l'attendaient à 0,2%.
Les chiffres du ministère montrent que l'inflation est repartie au cours des deux premiers mois de l'été après le recul des prix observé tout au long du printemps.
La hausse des prix reste néanmoins très contenue, conformément aux prévisions de la banque centrale (Fed).
En effet, hors alimentation et énergie, l'inflation dite "de base" a été nulle (comme en mars et avril), après trois mois à 0,1 ou 0,2%.
De plus, la hausse des prix est retombée à 1,1% en glissement annuel fin août, ce qui est bien inférieur au niveau jugé souhaitable par la Fed.
Hors alimentation et énergie, l'inflation sur un an est stable à 0,9% depuis le mois d'avril, ce qui est son niveau le plus faible relevé depuis janvier 1966.
"Les pressions inflationnistes restent insignifiantes, tandis que la déflation est encore une possibilité, mais lointaine seulement", résume Sal Guatieri, économiste de BMO Capital Markets.
Les craintes de déflation avaient ressurgi au début de l'été, après la baisse des prix du printemps et le net ralentissement de la progression de l'emploi privé observé en juin.
Les minutes de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) des 22 et 23 juin avaient révélé qu'"un petit nombre de participants" à cette rencontre s'étaient alors inquiété d'un "certain risque de déflation".
La déflation est une spirale de baisse durable et généralisée des prix et des salaires qu'il est extrêmement difficile d'arrêter une fois enclenchée.
Toute l'action de la Fed au plus fort de la crise financière a été guidée par l'objectif d'empêcher que cela se reproduise aux Etats-Unis, comme lors de la catastrophe des années 1930.
Publiées il y a près de trois semaines, les minutes de la réunion du FOMC du 10 août ont montré que les dirigeants de la Fed ne considéraient plus à ce moment-là le risque de déflation que comme "assez faible".
"Un certain nombre [d'entre eux] jugeaient néanmoins que le risque d'accélération de la désinflation avait augmenté, ajoutait ce document.
Les chiffres publiés vendredi devraient conforter ces positions.
Pour Ian Sheperdson, économiste de l'institut HFE, l'inflation de base "va ralentir encore un peu".
Du fait de la faiblesse de la croissance, "le principal risque [...] est que l'inflation soit trop faible, pas trop forte", confirme son collègue Nigel Gault, du cabinet IHS Global Insight.