
La Bourse de Paris a fait du sur-place cette semaine, illustrant ainsi l'hésitation des investisseurs qui continuent à s'interroger sur les perspectives économiques mondiales.
Après deux bilans hebdomadaires positifs, le marché a repris son souffle cette semaine. L'indice parisien s'est inscrit vendredi à 3.722,02 points soit quasi inchangé par rapport à vendredi dernier (3.725,82 points).
Par rapport au 1er janvier, le CAC 40 a perdu 5,44%.
"Le marché traverse une période de transition et manque, pour le moment, d'éléments pour s'orienter dans un sens ou dans l'autre", résumait Fréderic Buzaré, responsable de la gestion actions chez Dexia AM.
Si le scénario d'un ralentissement économique et/ou d'une croissance molle est acquis depuis le début de l'été, les interrogations sur l'intensité de ce ralentissement et sa durée restent entières.
L'hypothèse d'une brusque rechute est également encore évoquée, mais de manière moins vivace qu'au mois d'août quand cette probabilité effrayait tous les investisseurs et a fait reculer le CAC 40 de 4,18%.
Depuis, les indicateurs économiques ont permis d'éloigner ce risque mais n'ont pas pour autant été suffisamment pertinents pour donner une direction aux marchés.
"Le flou et le manque de visibilité dominent ce qui incite les intervenants à se mettre en retrait du marché comme en témoigne le faible niveau quotidien de transactions", a souligné M. Buzaré. Les volumes quotidiens restent équivalent à ceux des mois d'été, a-t-il ajouté.
A cette prudence s'ajoutent des facteurs techniques qui brident la progression de l'indice: le CAC 40 évolue dans une fourchette comprise entre 3.750 et 3.800 points, dont il a du mal à sortir. "Il s'agit d'une zone de résistance psychologique", explique Alexandre Le Drogoff spécialiste des analyses graphiques chez le courtier Aurel.
"On constate depuis mi-mai que l'indice vedette parisien bute autour de cette zone c'est-à-dire que dès que l'on s'approche du haut de la fourchette ou du bas, les intervenants n'achètent plus ou ne vendent plus car ils estiment le marché trop cher ou sous-évalué", a-t-il expliqué.
Pour Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel "le marché attend certes des arguments supplémentaires pour aller dans un sens ou dans l'autre mais les investisseurs sont, dans le fond, méfiants et hésitent à investir dans les actifs risqués". La meilleure preuve est le report des liquidités sur l'or et le marché obligataire avec des cours du métal jaune qui volent de record en record et des taux d'intérêt à long terme historiquement bas, ajoute-t-il.
La semaine prochaine l'actualité macroéconomique sera marquée par des statistiques sur l'immobilier aux Etats-Unis, secteur toujours très observé par les marchés financiers. Mardi seront publiés les chiffres de mises en chantier et des permis de construire avant l'indicateur avancé du conférence Board jeudi et le détail des commandes de biens durables vendredi. En Europe l'indice PMI des directeurs d'achat dans la zone euro sera publié jeudi ainsi que l'indice IFO mesurant la confiance des entrepreneurs allemands vendredi.
Le comité de politique monétaire de la Fed va se réunir mardi. Si aucun mouvement sur les taux n'est attendu, le marché scrutera comme d'habitude les commentaires de la banque centrale sur l'état de l'économie américaine.