Exane a abaissé son opinion de Surperformance à Neutre avec un objectif de cours de 51 euros sur Zodiac dans le cadre d'une étude consacrée au scénario du rapprochement avec Safran. Le bureau d'études justifie sa décision par le fait que les solides fondamentaux de Zodiac sont déjà pris en compte dans sa valorisation alors que son attrait spéculatif va s'affaiblir. Il ne croit pas à un rapprochement de la société avec Safran à court terme.
A l'appui de cette affirmation, il cite en premier lieu la forte opposition du management de Zodiac qui est obstacle important car il partage certains intérêts communs avec les actionnaires de la société. Il évoque par ailleurs les nombreuses autres opportunités de fusions & acquisitions qui sont apparues pour Safran : SNPE, divisions biométrie et identification de L-1... Enfin, Safran serait au tout début du processus, aucune discussion n'étant en cours avec Zodiac.
L'analyste estime que Safran pourrait prendre une décision avant la fin de l'année car les investisseurs font pression sur le groupe pour qu'il prenne des mesures afin de réduire l'incertitude à propos d'une possible transaction. « Une décision réduirait simultanément la prime spéculative sur Zodiac », souligne Exane.
Ce dernier explique qu'il est nécessaire de prendre en compte les bénéfices à long terme de ce rapprochement, c'est-à-dire un repositionnement stratégique sur les systèmes électriques, pour justifier financièrement une telle opération.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde.
- La croissance par acquisitions est un axe majeur de la stratégie du groupe. Zodiac sélectionne des sociétés ayant une compétence reconnue dans leur domaine et qui sont complémentaires pour développer des synergies commerciales. Il renforce ainsi ses leaderships et améliore sa compétitivité grâce aux synergies industrielles.
- C'est l'une des entreprises du secteur aéronautique qui sera la plus sensible à la reprise du cycle en raison de son exposition importante à l'aviation d'affaires et régionale.
- Sa situation financière est saine.
- L'activité après-vente (40% du chiffre d'affaires) affiche une capacité de résistance en période de retournement. Elle est regroupée depuis septembre 2008 au sein de Zodiac Service dont la plateforme est désormais opérationnelle.
- Le pacte d'actionnaires des familles historiques du groupe Zodiac renforce la visibilité sur l'actionnariat
Les points faibles de la valeur
- Zodiac est plus exposé que ses pairs à l'aéronautique civile. Les difficultés persistantes sur certains programme (A 380, B 787) rendent incertain le nombre de livraisons possibles.
- Les équipementiers aéronautiques ont un comportement cyclique tardif. Le plein impact de la crise se fera sentir en 2010. La reprise du secteur n'est pas attendue avant 2011.
Comment suivre la valeur
- Zodiac est une valeur de croissance. Elle dépend du cycle général du secteur aéronautique civil.
- Une baisse de 10 cents de la parité euro-dollar coûte à Zodiac 1 point de rentabilité opérationnelle courante. A l'inverse, une hausse a un effet positif.
- L'exercice 2009-2010 sera un exercice de transition.
- Le dossier est spéculatif. En juillet 2010, Zodiac a refusé de répondre à l'offre non sollicitée envoyée par Safran sur une éventuelle fusion entre les deux groupes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales) estime que le chiffre d'affaires de ses entreprises membres devrait rester stable en 2010, année de transition marquée par une remontée des cadences de production en fin d'année. L'activité devrait se redresser en 2011, en fonction de l'évolution macroéconomique des pays émergents. Toutefois du fait de recettes libellées en dollars alors que leurs coûts sont majoritairement en euros, les entreprises françaises pâtissent d'une faiblesse structurelle majeure. Cette dernière provient de la robustesse de la monnaie européenne par rapport au billet vert, malgré son repli actuel. Les concurrents sont principalement américains actuellement et ils proviendront aussi des pays émergents à l'avenir. Dans un ENVIRONNEMENT qui devient de plus en plus concurrentiel l'enjeu est d'être capable de conserver une avance technologique (en premier lieu sur la Chine) grâce à l'innovation. Ainsi, selon le Gifas, les investissements de l'industrie aéronautique et spatiale françaises devraient s'accroître de 11% en 2010, à 1,1 milliard d'euros. Ces investissements ont progressé de 2,8% en 2009.