Selon une source de marché, Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur Suez Environnement de Neutre à Surpondérer mais réduit son objectif de cours à 15,50 euros contre 16,50 euros auparavant. Le nouvel objectif de cours représente cependant un potentiel de hausse de 17%, souligne le broker. Pour ce dernier, le récent repli du titre constitue un point d'entrée attrayant dans un scénario de poursuite de la croissance du groupe sur le long terme.
Le bureau d'études estime que le numéro deux mondial des services à l'ENVIRONNEMENT ne devrait afficher qu'une hausse modérée de ses investissements sur la période 2011/2012 malgré la baisse progressive de son ratio d'endettement.
Selon lui, les opportunités de croissance sont nombreuses dans la gestion de l'eau et des déchets en raison de la situation financière tendue, qui pourrait inciter certains acteurs ou autorités locales à céder des actifs.
Enfin, Morgan Stanley souligne que le titre se traite avec une décote par rapport au secteur sur la base des résultats attendus en 2011.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Les métiers de la société bénéficient de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et son urbanisation croissante, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations.
- La grande part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité de son activité (en France, les collectivités locales, agences de l'eau et l'Etat représentent 60% de son activité dans l'Eau).
- Suez Environnement bénéficie de solides parts de marché en Europe.
- Au contraire de son concurrent, Veolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée en temps de crise.
- La récente prise de contrôle d'Aguas de Barcelona va permettre de créer un deuxième pilier européen dans l'eau.
- Le groupe bénéficie d'une situation capitalistique stable avec un actionnaire de référence, GDF Suez, qui détient 35% du capital.
Les points faibles de la valeur
- La crise a mis en évidence la forte exposition d'une partie des activités de Suez Environnement aux cycles économiques alors que le groupe a longtemps été perçu comme défensif.
- Le ralentissement économique touche particulièrement les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique.
- Dans un contexte de reprise molle dans la zone euro, où le groupe réalise encore l'essentiel de son activité, la visibilité reste faible, notamment sur les activités propretés.
- La consolidation dans les comptes de la totalité d'Agbar alourdit la dette nette du groupe de 1,2 milliard d'euros.
Comment suivre la valeur
- La valeur reste considérée comme défensive.
- Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Les sociétés comme Suez Environnement appartiennent au secteur dit des utilities, ont traditionnellement un niveau d'endettement élevé et sont en ce sens dépendantes des taux d'intérêt.
- La décote de Suez Environnement sur Véolia n'est pas réellement justifiée, selon les analystes, même si Veolia peut prétendre à une prime de leader du secteur.
- Suivre l'intégration d'Agbar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le projet de loi « Nome » («nouvelle organisation du marché de l'électricité») a été adopté le 15 juin 2010 par l'Assemblée nationale. Il soulève une forte résistance d'EDF, qui doit céder 20% de sa production à la concurrence. L'objectif est d'assurer le nouvel équilibre du système électrique français, principalement au bénéfice des concurrents d'EDF. Ces derniers devraient pouvoir revendre de l'électricité en France sans perdre de l'argent. Ce n'est actuellement pas le cas pour Poweo et Direct Energie par exemple. Ils ne peuvent pas, pour le moment, produire ou acheter de l'électricité à un prix inférieur au tarif réglementé appliqué aux particuliers. Ces opérateurs promettent en échange de proposer des services innovants, permettant notamment de maîtriser la consommation d'électricité. Le président d'EDF, Henri Proglio, prévient, lui, que la cession d'une partie de sa production à la concurrence ne se fera pas en dessous de son coût de revient, soit entre 42 et 45 euros par mégawattheure (MWh).