
Tournant le dos au pessimisme affiché au mois d'août, la Bourse de Paris a poursuivi sa progression dans un marché peu actif mais attentif aux évolutions du secteur bancaire.
Sur la semaine écoulée, l'indice parisien a gagné 1,46% pour terminer vendredi à 3.725,82 points. La semaine précédente, il avait déjà bondi de près de 5%, grâce à des chiffres de l'emploi moins mauvais que prévu aux Etats-Unis.
Ces statistiques avaient permis d'atténuer les peurs des investisseurs qui redoutaient de voir la première puissance économique mondiale retomber en récession.
Après ces indicateurs, les investisseurs ont recherché d?autres signes de "réchauffement économique", malgré un agenda macroéconomique ténu et un contexte peu favorable avec la fermeture de Wall Street lundi pour cause de jour férié (Labor Day).
Une bonne surprise sur les demandes d'allocation chômage aux Etats-Unis ainsi qu'un déficit commercial américain en forte baisse ont été salués jeudi (+1,22%) par le marché parisien qui est repassé en clôture au-dessus des 3.700 points, renouant avec son niveau de début août.
Mais faute de catalyseurs, "le marché a cherché des sujets de préoccupation et le changement de normes prudentielles à venir, avec la réforme dite de "Bâle III", s'est imposé sur le devant de la scène", a souligné Claire Chaves d'Oliveira, à la tête de la gestion actions chez Groupama AM.
Une réunion mardi du Comité de Bâle, qui met actuellement la dernière main à sa réforme des normes bancaires, a agité la sphère financière, ouvrant la voie à de nombreuses spéculations.
Aucune annonce officielle n'a été faite par les banquiers centraux qui devraient à nouveau se réunir dimanche et prendre la parole lundi.
Ces incertitudes ont pénalisé les valeurs bancaires, qui avaient déjà subi les retombées mardi d'un article du Wall Street Journal mettant en doute la fiabilité des tests de résistance européens.
"Les investisseurs s'attendent à ce que les normes de Bâle III --si elles sont trop restrictives-- finissent par handicaper la croissance et la capacité des prêts des banques. Ils s'inquiètent également que les banques procèdent à des augmentations de capital massives qui provoquent une chute des marchés", a estimé la gérante de Groupama AM.
Vendredi, les révélations du Financial Times selon lesquelles l'allemande Deutsche Bank s'apprêterait à lever 8 à 9 milliards d'euros ont pesé sur l'action de la banque et par ricochets, sur les autres titres du secteur.
Pour les marchés, la question est de savoir si cette levée de fonds doit servir à augmenter la participation de la banque dans Postbank ou à renforcer sa solvabilité en vue d'un durcissement des normes de régulation financières, ce qui pourrait ouvrir la voie à d'autres établissements.
Outre l'attention portée au secteur bancaire, les investisseurs auront du grain à moudre la semaine prochaine avec plusieurs statistiques comme les ventes de détail américaines en août (mardi) et la production industrielle (mercredi). Les premiers indicateurs concernant le mois de septembre seront publiés aux Etats-Unis avec l'activité industrielle de la région de New York (mercredi) et de la région de Philadelphie (jeudi).
Ces indicateurs pourraient conforter le sentiment positif du marché et attirer les investisseurs qui se tiennent à l'écart depuis la rentrée.