La Bourse de Paris a terminé jeudi en nette hausse (+1,22%) au-dessus des 3.700 points, le marché saluant des indicateurs meilleurs que prévu sur l'emploi et le commerce extérieur aux Etats-Unis.
L'indice CAC 40 a progressé de 44,94 points pour s'établir à 3.722,15 points, au-dessus du seuil des 3.700 points qu'il n'arrivait pas à franchir à la clôture depuis début septembre. A l'image des autres séances de la semaine, les volumes d'échanges ont été peu étoffés, à 3,094 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a gagné 0,93%, Londres 1,19% et l'Eurostoxx 50 1,07%.
Après un début de séance morose, le marché parisien est repassé dans le vert en milieu de journée et a fortement accentué sa progression grâce à deux indicateurs américains: les traditionnelles statistiques hebdomadaires de l'emploi publiées le jeudi après-midi et le déficit commercial.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont fortement baissé au cours de la dernière semaine des vacances d'été, à 451.000, contre 470.000 prévues mais la très bonne surprise est venue du déficit commercial.
Il est tombé à 42,8 milliards de dollars en juillet quand les analystes tablaient sur un déficit de 47,3 milliards.
Cet indicateur a "habituellement peu d?impact sur le comportement des marchés", rappelait Christian Parisot d'Aurel, mais "une réduction du déficit commercial serait positive pour la croissance du troisième trimestre".
"Ce qui est important, c'est l'écart entre le déficit de juin et de juillet. Il y a plus de 7 milliards de dollars de différence en deux mois", a souligné pour sa part Pascal Plunet, gérant chez Barclays Bourse.
Ces statistiques ont dynamisé les marchés qui étaient restés indifférents à la publication du Livre beige de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Dans son rapport de conjoncture, la banque centrale américaine avait reconnu mercredi soir l'existence d'une "profusion" de signes de ralentissement de l'activité aux Etats-Unis, sans parler de contraction de l'activité.
valeurs cycliques par excellence, les financières et les automobiles ont été les grandes gagnantes de la séance.
A l'exception d'Axa (-0,81% à 12,91 euros) qui a essuyé un revers en Australie pour la reprise de sa filiale Axa APH, toutes les valeurs du secteur financier ont terminé dans le vert. Crédit Agricole a bondi de 4,59% à 10,94 euros et Société Générale de 3,42% à 43,58 euros.
Les banques ont profité de propos de la ministre de l'Economie Christine Lagarde, affirmant que l'Europe n'appliquera pas à ses banques le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III si les Etats-Unis rechignent à l'imposer.
Pour M. Plunet, le bond du secteur s'explique surtout par des "rachats de short", ce qui correspond à des rachats de titres pour limiter des pertes sur des positions spéculatives.
Le secteur bancaire avait été secoué mardi par un article du Wall Street Journal et les rumeurs sur les propositions du Comité de Bâle.
Du côté des automobiles, Renault a gagné 3,15% à 35,25 euros et Peugeot 4,55% à 22,65 euros.
Lagardère (+2,56% à 29,45 euros) a profité d'un relèvement de recommandation par HSBC à "surpondérer", contre "neutre".
Hors CAC, Iliad a perdu 1,18% à 73,94 euros. Le gouvernement français va relever à 19,6% la totalité de la TVA des offres alliant internet, télévision et téléphone fixe à 19,6%.
Le marché a en revanche salué les résultats semestriels de Korian (+2,68% à 16,85 euros: le groupe de maisons de retraite médicalisées Korian a confirmé son objectif de croissance d'au moins 7% pour 2010.
Le titre April Group (courtage et assurance) a grimpé de 4,50% à 21,85 euros, porté par la vente de la compagnie d'assurance vie Axeria Vie à Crédit Agricole Assurances pour 40 millions d'euros.
Enfin, le titre LVL Medical (assistance respiratoire et perfusions à domicile) a bondi de 9,82% à 17 euros pour sa première journée de reprise de cotation. Il avait été suspendu mardi car le groupe a déposé un projet d'offre publique d'achat portant sur un maximum de 6% de son capital.