RBS a entamé le suivi de GDF Suez avec une recommandation Conserver et un objectif de cours de 27,90 euros. Le broker souligne que la société est l'une des utilities les plus populaires chez les analystes. Le bureau d'études a une vision différente. Il considère en effet que le projet de fusion avec International Power est d'un intérêt mitigé. Le rapprochement devrait créer des synergies et avoir un effet relutif sur le résultat net. Mais il entraînera également une dilution du bénéfice par action, une hausse du profil de risque des activités et une baisse de la trésorerie à moyen terme.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- GDF Suez est le premier opérateur gazier en France.
- Le rapprochement des activités non européennes avec celles d'International Power en fait également le plus grand exploitant de centrales électriques dans le monde, très implanté dans les zones en forte croissance ( Moyen-Orient, Amérique latine, Asie). C'est aussi le deuxième producteur mondial d'électricité.
- La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaine énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats.
- Le groupe s'est fixé un plan d'investissements ambitieux, qu'il met méthodiquement en oeuvre.
- Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents.
- L'action offre un rendement élevé (environ 6%).
=/Les points faibles de la valeur/=
- Le groupe est très dépendant de son marché domestique.
- L'ENVIRONNEMENT va rester difficile cette année. En conséquence, les objectifs ambitieux qui avaient été fixés pour 2011, à savoir essentiellement un Ebitda de 17 à 18 milliards d'euros, ont été reportés.
- On assiste à une décorrélation nouvelle des prix du gaz et du pétrole : alors que les cours du pétrole sont remontés, les prix du gaz restent déprimés, du fait de la faiblesse de la demande et de la mise en service de nouvelles capacités de production.
- GDF-Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents.
- Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français.
Comment suivre la valeur
- GDF Suez fait partie du secteur des «utilities», traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt.
- GDF Suez est une valeur considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. Le groupe a encore prouvé la solidité de son modèle économique l'an passé.
- Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change EUR / USD.
- La formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez fait l'objet d'un audit régulier. Un audit est actuellement en cours et les conclusions sont attendues pour septembre. Mais une nouvelle révision à la hausse des prix du gaz au 1er octobre n'est pas acquise.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le projet de loi « Nome » («nouvelle organisation du marché de l'électricité») a été adopté le 15 juin 2010 par l'Assemblée nationale. Il soulève une forte résistance d'EDF, qui doit céder 20% de sa production à la concurrence. L'objectif est d'assurer le nouvel équilibre du système électrique français, principalement au bénéfice des concurrents d'EDF. Ces derniers devraient pouvoir revendre de l'électricité en France sans perdre de l'argent. Ce n'est actuellement pas le cas pour Poweo et Direct Energie par exemple. Ils ne peuvent pas, pour le moment, produire ou acheter de l'électricité à un prix inférieur au tarif réglementé appliqué aux particuliers. Ces opérateurs promettent en échange de proposer des services innovants, permettant notamment de maîtriser la consommation d'électricité. Le président d'EDF, Henri Proglio, prévient, lui, que la cession d'une partie de sa production à la concurrence ne se fera pas en dessous de son coût de revient, soit entre 42 et 45 euros par mégawattheure (MWh).