Selon une source de marché, Citigroup a relevé sa recommandation sur Veolia Environnement de Vendre à Achat et augmenté son objectif de cours de 19 à 23 euros. Le broker a modifié à la hausse ses prévisions de résultats. Il table ainsi sur un Ebitda de plus de cinq milliards d'euros en 2014 avec la fin des incertitudes économiques. La reprise devrait soutenir l'activité déchets/recyclage du groupe dans les années à venir. Cette activité devrait ainsi retrouver sa rentabilité après une période difficile liée à la crise.
Veolia devrait également augmenter ses investissements et se concentrer sur les services européens de l'eau et de l'énergie, établissant les bases d'une croissance à partir de 2015.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Véolia est le leader mondial des services à l'environnement.
- Le groupe bénéficie, comme les autres acteurs du secteur, de réglementations favorables dans les pays matures et des besoins croissants dans l'eau et les déchets dans les économies émergentes.
- La moitié de son résultat opérationnel est récurrente.
- Antoine Frérot, le nouveau directeur général, va se concentrer sur le développement du groupe dans les actifs à plus forte marge. Il veut faire de Véolia le leader du développement durable.
- Le groupe dispose des technologies de pointe dans le tri et fait preuve d'innovation dans le recyclage de produits dangereux.
- Veolia ne cesse de développer son activité à l'international, limitant ainsi sa dépendance à un seul marché.
- Pour réduire son endettement l'entreprise a mis en place un plan de cession ambitieux qu'elle mène tambour battant.
- Le projet de fusion entre la filiale Transport et Transdev devrait créer de la valeur avec une introduction en bourse de la nouvelle entité, si les conditions de marché le permettent.
- L'action présente un rendement attrayant de plus de 6%.
Les points faibles de la valeur
- La crise a quand même révélé le caractère cyclique de l'activité Propreté de Véolia et la dépendance de l'activité Recyclage aux cours des matières premières recyclées.
- Veolia n'a fourni aucune prévision de chiffre d'affaires pour 2010 en raison notamment de la faible visibilité sur les activités de propreté.
- Contrairement à son concurrent, Suez environnement, Veolia a acheté des sociétés au prix fort en 2007 et 2008, juste avant la crise, et il doit affronter la récession avec une dette trop lourde à porter. Certains analystes considèrent que la dette de Veolia constitue un frein majeur à sa croissance, l'amenant à renoncer dans le futur à des projets d'envergure.
- Le groupe a perdu la confiance des marchés suite à des déceptions répétées. Il faudra du temps pour la regagner. Les analystes estiment que la visibilité est meilleure sur Suez Environnement
Comment suivre la valeur
- Véolia appartient au secteur des utilities, perçu comme défensif. Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Dans le secteur des utilities, les groupes sont fortement endettés et donc dépendants de l'évolution des taux d'intérêt.
- Les investisseurs seront attentifs au rythme des cessions, à la poursuite du désendettement et au redressement des dernières acquisitions.
- Suivre également le rapprochement de Veolia Transport avec la société Transdev. L'opération ne sera finalisée qu'en fin d'année, avec une éventuelle entrée en Bourse en 2011, si les conditions de marché le permettent.
-Le groupe est facilement opéable du fait d'un capital éclaté.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Le projet de loi « Nome » («nouvelle organisation du marché de l'électricité») a été adopté le 15 juin 2010 par l'Assemblée nationale. Il soulève une forte résistance d'EDF, qui doit céder 20% de sa production à la concurrence. L'objectif est d'assurer le nouvel équilibre du système électrique français, principalement au bénéfice des concurrents d'EDF. Ces derniers devraient pouvoir revendre de l'électricité en France sans perdre de l'argent. Ce n'est actuellement pas le cas pour Poweo et Direct Energie par exemple. Ils ne peuvent pas, pour le moment, produire ou acheter de l'électricité à un prix inférieur au tarif réglementé appliqué aux particuliers. Ces opérateurs promettent en échange de proposer des services innovants, permettant notamment de maîtriser la consommation d'électricité. Le président d'EDF, Henri Proglio, prévient, lui, que la cession d'une partie de sa production à la concurrence ne se fera pas en dessous de son coût de revient, soit entre 42 et 45 euros par mégawattheure (MWh).