Credit Suisse a entamé le suivi de Rémy Cointreau avec une opinion Surperformance et un objectif de cours de 51 euros. Pour le bureau d'études, le groupe est le plus exposé du secteur aux marchés émergents par l'intermédiaire de ses marques de luxe : 35% à 40% de ses bénéfices proviennent ainsi du marché chinois du Cognac. Selon lui, si la croissance des ventes en Chine de Rémy Cointreau est bien connue des investisseurs, ceux-ci sous-estiment pourtant la rentabilité potentielle de ce marché.
L'analyste estime que les perspectives de forte croissance du groupe sur les marchés émergents et son statut de cible potentielle justifient qu'il soit valorisé 20 fois les bénéfices attendus en 2011. Actuellement, Rémy Cointreau affiche un PER de 17.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PER (Price Earning Ratio) : Rapport entre le cours boursier d'une société et son bénéfice net par action. Comme il tient compte de la valorisation boursière, c'est un indicateur de la croissance future des bénéfices, du risque associé à ces prévisions et du niveau des taux d'intérêt. C'est donc un indicateur qui est très lié à la structure financière de l'entreprise étudiée, il n'est donc pas adapté à l'étude de certaines sociétés et certains secteurs.
Les points forts de la valeur
- Rémy Cointreau se positionne sur le segment haut de gamme, en se concentrant sur la croissance de ses marques phares, soutenue par d'importants investissements promotionnels.
- Le groupe profite de la reprise en main de la distribution de ses marques. Rémy Cointreau contrôle désormais plus de 80% de son chiffre d'affaires.
- Rémy Cointreau bénéficie du dynamisme des pays asiatiques, de la Chine notamment, où la consommation de cognac haut de gamme ne faiblit pas.
- Plus généralement, le groupe bénéficie de sa forte exposition sur les pays émergents d'autant que les marques « premium » sont de plus en plus consommées.
- La dette nette a été maîtrisée et les incertitudes sur le respect des covenants ne devraient désormais plus avoir lieu d'être.
Les points faibles de la valeur
- Les analystes restent prudents à court terme en raison d'un climat de consommation encore tendu sur 2010.
- Les liqueurs et le champagne sont beaucoup plus exposés aux marchés matures (Etats-Unis, Europe).
- Les analystes retiennent un scénario de reprise molle pour 2009/10 et 2010/11, notamment sur les Etats-Unis et l'Europe, avant un plus franc rebond en 2011/12.
- Du fait de sa taille réduite par rapport à ses concurrents, Rémy Cointreau fait figure d'outsider et n'a pas les moyens de grandir significativement par croissance externe.
- Le groupe est fortement dépendant du cognac, qui représente près de la moitié chiffre d'affaires. Les signes de reprise sur ce marché sont pour le moment considérés comme « techniques ».
Comment suivre la valeur
- Deux éléments primordiaux influencent la consommation de spiritueux. D'une part, les revenus et la confiance des ménages, d'autre part, l'évolution des modes.
- Les ventes de fin d'année représentent une part importante du chiffre d'affaires.
- Les résultats du groupe sont sensibles aux variations de change, dans la mesure où Rémy Cointreau réalise la majeure partie de son chiffre d'affaires en dehors de la zone euro. Selon les analystes, toute variation de 1 cent sur le dollar a une incidence de 1,5 million d'euros sur le résultat opérationnel courant. Une réévaluation du yuan serait également positive.
- L'attrait spéculatif de la valeur est aujourd'hui limité par le refus affirmé de la famille d'envisager toute cession de son contrôle.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
Le secteur de l'agroalimentaire, second employeur en France, regroupe plusieurs segments de marché (conserves, biscuits, produits laitiers, plats cuisinés, produits surgelés et boissons alcoolisées et non alcoolisées). Il inclut également l'industrie du tabac. Les innovations lancées par les industriels cherchent essentiellement à lutter contre le développement des marques de distributeurs. Les spécialistes estiment que le secteur est pénalisé par un manque de visibilité du fait de coûts de matières premières très volatils, cette volatilité étant alimentée par un retour de la spéculation. Après un recul de leurs marges en 2009, les intervenants du secteur devraient attendre 2011 pour bénéficier d'un redressement de leur profitabilité. Parmi les géants mondiaux du secteur la diversification est de mise.