Gilbert Dupont maintient son opinion Accumuler et son objectif de cours de 37 euros sur Eurofins Scientific. Le spécialiste de la bio-analyse a publié un chiffre d'affaires au deuxième trimestre en hausse de 8% à 169,4 millions d'euros, supérieur à l'attente du broker de 163 millions. Sur le semestre, la croissance atteint 4,4% à 318,6 millions. La plupart des activités du groupe ont connu une inflexion positive au cours du second trimestre 2010, souligne le bureau d'études.
Selon Gilbert Dupont, les résultats publiés sur le semestre font état d'une amélioration de la rentabilité encore plus encourageante que celle du chiffre d'affaires. Le RBE et le RNPG ressortent ainsi à 14,6 millions (+83%) et à 3,3 millions (contre -3,4 millions).
L'important et douloureux programme d'investissements des trois dernières années, qui avait d'ailleurs entraîné les comptes dans le rouge en 2009, semble donc commencer à porter ses fruits avec une nette amélioration de la productivité, estime la société de Bourse. Il a ainsi permis de renforcer la compétitivité des grands laboratoires ultramodernes et de regrouper les plus petits insuffisamment spécialisés et productifs.
Sur les trois marchés principaux, le rebond a été globalement progressif en base mensuelle, permettant au management d'être raisonnablement optimiste pour le second semestre de l'année 2010.
Pour Gilbert Dupont, cette publication permet de valider ses anticipations particulièrement volontaristes. Le broker ajuste uniquement son anticipation de chiffre d'affaires en hausse de 652,9 millions (+2,0%) à 672,1 millions (+5,0%) sans modifier ses attentes en termes de résultats.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points forts de la société/=
- Le champ d'expertise d'Eurofins Scientific fait du groupe un acteur incontournable pour les secteurs de l'agroalimentaire, de la pharmacie et de l'environnement.
- Le spécialiste de la bioanalyse évolue sur un marché porteur, favorisé par un environnement réglementaire et sanitaire plus strict.
- Le groupe investit régulièrement pour maintenir ses produits à la pointe.
- La priorité du groupe est le redressement des laboratoires en développement, ainsi que l'optimisation de sa structure de coûts.
Points faibles de la société
- Une importante structure de coûts fixes fait que tout ralentissement de l'activité en volumes a un impact immédiat sur les marges.
- L'activité est marquée par une forte saisonnalité. Des conditions climatiques rigoureuses peuvent perturber l'activité environnement.
- Le marché reste également méfiant vis-à-vis d'un groupe ayant déçu plusieurs fois ces derniers mois par ses performances financières. Le management a reporté d'un an (à 2013) son objectif d'atteindre un chiffre d'affaires d'1 milliard d'euros.
- Le plan de restructuration freine la politique d'acquisitions.
- La situation financière du groupe est également un frein et toujours sujet d'inquiétude pour les analystes. Le groupe évolue en effet dans un secteur gourmand en capitaux.
Comment suivre la valeur
- Le timing de la reprise de l'activité sera décisif pour la valeur.
- Le groupe bénéficie de la mondialisation des échanges et de la prise de conscience environnementale qui rendent nécessaire le durcissement des contraintes réglementaires et sanitaires.
- Le groupe compte concentrer ses efforts de développement sur les pays à fort potentiel tels que la Chine, l'Inde et les Etats-Unis.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Le cabinet IMS Health a maintenu sa prévision d'une croissance de 4% à 6% du secteur pharmaceutique mondial cette année. L'an passé le marché a bien résisté à la crise économique, en progressant de 7%, à 837 milliards de dollars (622 milliards d'euros). IMS Health considère que le développement de l'activité devrait concerner les domaines de l'oncologie, du diabète, de la sclérose en plaques et du VIH, grâce à l'arrivée de nouveaux médicaments. La croissance du marché pharmaceutique mondial sera tirée par les pays émergents, en dépit de la concurrence des médicaments génériques. Le marché mondial devrait donc gagner quasiment 300 milliards de dollars, pour atteindre 1.100 milliards de dollars en 2014.